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Eric Terrien remporte le Lost Mills !

Eric Terrien (BIC) s’impose pour la deuxième année consécutive sur une des courses les plus relevées de la planète Stand Up Paddle. En Bavière, il a bénéficié d’un incroyable concours de circonstances pour, intelligemment, remporter le Lost Mills avec 3 minutes d’avance sur les meilleurs mondiaux. Il vous explique comment et pourquoi il est parvenu à récidiver.

C'est un véritable exploit qu’Eric Terrien a réalisé ce samedi en Bavière (Allemagne) : il a remporté la longe distance d'une des courses les plus relevées de la saison avec près de 3 minutes d'avance sur le duo américain Danny Ching et Connor Baxter, l'actuel n.1 mondial ! 

 

Son arrivée en Allemagne
« Juste après la cours d’Oléron (deuxième de la longue distance déjà), dimanche dernier, j'ai pris le chemin de l'Allemagne. Je suis arrivé mardi soir à Brombachsee, en Bavière sur le lac où se déroule chaque année la Lost Mills International (Lost Mills en référence aux moulins disparus sous l'eau lors de la contruction du lac artificiel). Il s'agit d'un endroit fantastique avec une ambiance très relax, c'est pour cette raison que je voulais arriver en avance pour en profiter, et aussi pour avoir le temps de reprendre mes repères sur ce lac et sur la 14 pieds que je n'avais pas encore utilisé depuis Puerto Rico fin 2013. »

Le parcours
« L’an dernier, j'avais déjà bien étudié le parcours lorsque j'avais planifié mon échappée. Mais cette année, je savais que je ne pourrais pas rejouer sur l'effet de surprise qui m'avait aidé l'édition précédente. Et compte tenu que cette course est celle avec le plateau le plus relevé juste derrière l'incontournable Battle of the Paddle (en octobre en Californie), je savais que la probabilité de répéter un exploit n'était pas très haute.
« Cependant, je voulais mettre toutes les chances de mon côté, et j'ai pris le temps de faire un repérage complet du parcours et de l'observer sous plusieurs angles dans le but de mettre en place une stratégie. C'est un parcours très simple, sur un plan d'eau très plat et très peu d'occasions de se créer des options pour attaquer. Dès mercredi les bouées étaient positionnées, et tous les jours j'alllais contrôler qu'elles n'avaient pas été changées de position. »

Les sprints du vendredi
« Vendredi, j'ai pris part aux 200m sprints contre-la-montre un peu à contre coeur. Après un premier passage loin du temps des meilleurs, j'ai refait mon deuxième passage en n'améliorant guère mon temps. En 2013, j'avais signé le 2e meilleur chrono. Cette année, je ne l’ai pas vraiment fait exploser. »

Sa stratégie pour la longue distance
« L’un dans l'autre, ma stratégie pour l'épreuve principale, la longue distance qui a eu lieu samedi, était donc de rester tranquille, discret et de saisir une occasion, si elle se présentait. Tout en sachant que si je devais rester dans le groupe jusqu'au bout, ça allait être dur de me démarquer lors du sprint final.
J'avais aussi repéré que la bouée située au milieu du grand lac ne servait finalement pas à grand-chose, et qu'on pouvait assez rapidement viser la bouée du fond du lac sans même avoir à trop s'approcher de cette bouée intermédiaire. »

La course
« Après un départ correct, je me suis positionné en première partie de groupe pour le premier portage entre le petit lac et le grand lac. J'ai passé le premier portage en courant tranquillement sachant que j'aurai le temps de me repositionner plus tard. A partir de ce moment, je ramais tantôt à la queue du peloton composé de la quinzaine de  prétendants au podium, tantôt paralèlle à eux, sans vraiment trouver mon rythme.
« Lorsque j'ai vu que tout le groupe se dirigeait vers la bouée intermédaire au milieu du lac plutôt que de prendre un cap plus direct sur celle positionnée au fond du lac j'ai hésité plusieurs fois à partir en solo. Mais je n'avais pas suffisamment confiance. La distance que j'allais gagner, ne me permettrait surement pas de pouvoir continuer en solo sans me faire reprendre par le groupe. Je suis donc resté proche d'eux, un peu en retrait pour ne pas être dans la cohue du milieu de peloton. A ce moment là, il me semblait que la course allait être longue... »

Le coup de théâtre
« Mais le coup de theatre est arrivé. Au lieu de poursuivre sa route à la bouée intermédiaire, le groupe y a fait demi-tour, oubliant que la bouée du demi-tour était la suivante, celle positionnée au fond du lac !
« C'était une situation surréaliste. Même si j'étais certain de la trajectoire à prendre, le fait de voir 15 des meilleurs riders internationaux tourner la bouée m'a fait douter. J'ai continué ma route dans la bonne trajectoire et derrière moi les autres continuaient à tourner la bouée. Je me suis retrouvé tout seul, à me demander si je n’aurais pas mieux fait de les suivre, si je venais peut-être de commettre une énorme erreur. En l'espace de quelques secondes, la course à complètement basculé ! »

Seul (ou presque) au monde
« Derrière, le seul à me suivre dans un premier temps à été Greg Closier. Puis, petit à petit, on a entendu des cris, de la confusion, et d'autres riders ont commencé à nous suivre pendant que le groupe de tête s'apercevait de son erreur et faisait demi tour. Mais c'était déjà trop tard pour eux. De mon côté, maintenant sûr de mon option, je ramais tête baissée sans regarder derrière sachant qu'ils allaient vite s'organiser pour me prendre en chasse ! Le plus incroyable est que parmi ceux qui ce sont trompés de route, beaucoup avaient fait la course en 2013 et même en 2012 !

La fin de course
« Le fait d'avoir fait mon échappée en solo l'an dernier m'avait permis de bien mémoriser le parcours et m'avait motivé à prendre encore plus de repères cette année. La deuxième partie de la course à été toute aussi incroyable qu'en 2013. Je ramais tout ce que je pouvais, sans regarder derrière, et ce n'est qu'en arrivant à la fin de la boucle sur le grand lac, juste avant le portage vers le petit lac que j'ai pris conscience de l'ampleur de l'avance que j'avais (jusqu’à quatre minutes !).
Les derniers km sur le petit lac ont été les plus durs. Le stress est retombé car je savais que j'avais suffisamment d'avance pour ne pas être repris, mais cependant il me restait encore 2,5km à parcourir…

« J'ai finalement franchis la ligne d'arrivée premier ! C’est juste incroyable. C’est un gros coup de chance ! »

 

 

 

 

 

MEN

1. Eric Terrien (Fra) en 1:39:32

2. Danny Ching (USA) 1:41:26

3. Connor Baxter (Haw)1:41:41

4. Beau O’Brian (Aus) 1:42:07

5. Greg Closier (Fra) 1:42:25

6. Stefan Stiefenhöfer (All) 1:42:33

7. Chase Kosterlitz (All)1:42:44

8. Leonard Nika (Ita) 1:42:46

9. Paul Jackson (Aus) 1:42:48

10. Maritjn van Deth (PB) 1:42:54

 

Dernière modification le : 22 juin 2014
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