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« Les JO vont changer les règles du jeu »

Pour célébrer l’approbation par la commission exécutive du Comité international olympique de l'ajout de 5 nouveaux sports au programme des Jeux Olympiques de Tokyo-2020, dont le surf, le président Fernando Aguerre a confié s’être offert une session de surf en famille. Pour célébrer l’approbation par la commission exécutive du Comité international olympique de l'ajout de 5 nouveaux sports au programme des Jeux Olympiques de Tokyo-2020, dont le surf, le président Fernando Aguerre a confié s’être offert une session de surf en famille.  © ISA

Dans une longue interview accordée jeudi au site The Inertia, Fernando Aguerre, président de l’International Surfing Association, se confie sur la très forte probabilité qu’a le surf de devenir sport olympique dans un peu moins de deux mois. Se projetant sur la perspective de Tokyo-2020, le président de l’ISA apporte de nombreux éclairages sur les sélections, le format de la compétition, la vague artificielle, le village de la « beach culture », la World Surf League, les bénéfices qu’en tirera notre sport, etc...



Ce qu’il faut retenir de l’interview de Fernando Aguerre

- Le vote du CIO pour l’inclusion du surf aura lieu le 2 ou le 3 août prochain à Rio, en prélude aux Jeux Olympiques.
- Le format pour le surf aux JO de Tokyo 2020 sera de 40 surfeurs (20 hommes et 20 dames).
- La compétition olympique se fera dans les vagues de l’océan, pas dans une piscine à vagues.
- Les spots éventuels ont déjà été étudiés et sélectionnés
- La compétition se disputera sur deux semaines lors d’un Festival du surf
- La culture surf sera mise à l’honneur au cours de ce Festival avec une partie artistique (musique, peinture...) et une partie sportive où seront incluent les autres disciplines de la famille du surf comme le longboard, le bodyboard...
- Les procédures de sélection seront officialisées d’ici la fin 2016 ou en cours d’année 2017.
- Les qualifications pour les JO 2020 ne se feront pas avant 2018 ou 2019.
- Les 3 nations fortes du surf : USA, Australie et Brésil, pourraient avoir plus d’athlètes aux JO que les autres pays.
- Le CIO a déjà décidé d’un maximum d’athlètes par pays.
- La WSL soutient l’ISA et le projet olympique. Elle a d’ores et déjà assuré de la participation de ses meilleurs surfeurs.

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Que sait exactement le président de l’ISA sur le surf aux Jeux Olympiques ?

« Ce que je peux confirmer c’est qu’il est désormais officiel que les 15 membres du comité exécutif du CIO, dont le président, ont voté à l’unanimité l’approbation des 5 sports, dont le surf, pour les JO de Tokyo 2020.
« La seule chose qu’il manque maintenant est le vote du CIO. Ce vote aura lieu lors de la session du CIO, le 2 ou 3 août, à Rio. (Les membres du CIO) voteront oui ou non pour introduire ces cinq sports (dans le programme olympique).
« La tendance est qu’il y a de fortes chances pour que ce soit oui. Mais rien n’est encore fait.
« Nous avons fait tout le travail nécessaire, avons réalisé une belle présentation, une belle vidéo. Nous avons reçu un appel téléphonique du CIO disant que notre présentation a beaucoup plu. Ils ont aimé.
« Je me sens comme un surfeur qui est en train de ramer sur une vague, la vague de l’Olympisme; et je rame fort, comme si vous savez que vous aller pouvoir la prendre mais qu’il vous manque encore quelques tours de bras pour être dessus.
« Nous continuons donc à faire ce que nous avons fait : faire de bonnes présentations, promouvoir notre sport. »

« La tendance est que ce soit oui »

 

Un véritable Festival du surf

« Nous allons avoir la possibilité de présenter notre sport à trois ou quatre milliards de personnes. Le format pourrait ressembler à l’US Open. Si je n’ai pas le droit de vous dire où la compétition de surf pourrait avoir lieu, je peux vous révéler que lors de nos discussions avec le CIO, il a été convenu qu’il ne s’agirait pas seulement d’une compétition mais d’un festival de surf. Lequel se déroulerait tout au long des Jeux (deux semaines).
« Cela va créer un endroit sympa, un lieu agréable pour les gens qui veulent regarder du surf. Il y aura plusieurs animations, comme du yoga, ouvert au public. La compétition olympique sera consacrée au shortboard, mais d’autres activités comme le longboard, le bodysurf, le bodyboard, devraient avoir l’opportunité de se montrer. Nous, surfers, sommes une tribu hétéroclite.
« Bien sûr, il y aura une grande partie (du Festival) consacrée à la musique qui fait partie de notre culture. Comme la peinture et la sculpture. Il y a un intérêt particulier à ne pas accueillir seulement du surf en compétition mais tous les aspects du surf. Des choses qui plaisent à un maximum de gens.
« Tout le monde n’aime pas la compétition mais tout le monde aime la culture surf. Il n’y a encore rien d’officiel (à ce sujet) mais des discussions informelles. »

« Présenter le surf à 3 ou 4 milliards de personnes »

Du surf en piscine aux JO ?

« Non. Il y a eu un malentendu. Je ne sais pas qui a dit ça, mais le CIO et (le comité d’organisation de) Tokyo-2020 ont tous les deux assuré qu’ils voulait le surf dans l’océan.
« La principale raison est qu’aucune compétition n’a encore eu lieu sur une vague artificielle. Utiliser une piscine à vagues reste néanmoins une possibilité dans le futur. Mais le CIO est très prudent à ce sujet car il ne veut pas obliger la ville hôte à se doter d’une technologie qui risquerait de ne pas avoir d’utilité après les Jeux.
« Jusqu’au mois de mai 2015, il y avait des discussions à ce sujet (vague artificielle). Mais ils ont décidé qu’ils voulait du surf dans les vagues océaniques, dans des vagues naturelles.
« Il y a beaucoup de spots autour de Tokyo, dont on a étudié le vent et les houles. Je n’ai pas le droit de révéler les noms de ces spots.
« (Au sujet de la piscine à vagues de Kelly Slater) Jusqu’à présent, personne ne connaît son coût. Comme je l’ai dit, aucune vague artificielle ne sera utilisée. Nous sommes clairs à ce sujet. »

« Le CIO et Tokyo veulent le surf dans l'océan »


Le nombre de compétiteurs et les sélections

« 20 hommes et 20 femmes participeront aux JO. Il y a une parité totale dans les sports olympiques.
« Nous n’avons pas encore décidé des qualifications. Il est très important de savoir que les Jeux Olympiques veulent avoir les meilleurs athlètes au monde et une représentation géographique universelle.
« On pourrait avoir des surfeurs asiatiques, africains, sud-américains, coréens, américains, européens...
« Certains pourraient croire que les meilleurs surfeurs au monde sont dans le Top 34 de la WSL (World Surf League). Nous savons que ce n’est pas le cas. Certains des meilleurs ne peuvent pas y être, pour diverses raisons. Par exemple parce qu’ils n’ont pas les moyens de participer au circuit qualificatif (QS) pour y accéder.
« Il existe donc deux façons de concevoir une compétition avec les meilleurs surfeurs au monde : les top pros plus les meilleurs surfeurs de tous les continents du monde.
« C’est une chose merveilleuse que nous faisons déjà à l’ISA. Toutes les équipes ont le même nombre de membres. Les Américains, les Argentins, les Fidjiens ont tous quatre membres. Sur les compétitions de l’ISA, vous ne pouvez pas avoir plus de membres parce que vous êtes une nation forte du surf.
« Les nations fortes comme les USA, l’Australie et le Brésil pourraient avoir un plus d’athlètes aux JO que d’autres pays. Mais le CIO a d’ores et déjà retenu un nombre maximum d’athlètes par pays. Cela ouvre la porte à des pays qui n’ont pas beaucoup de bons surfeurs, mais peut être qu’un seul. C’est la véritable universalité des Jeux Olympiques.
« Mais tout sera décidé après le vote, soit avant la fin de cette année ou en 2017. Pas besoin de se précipiter, les qualifications ne débuteront pas avant 2018 ou 2019. »

« Les qualifications ne débuteront pas avant 2018 »


Un mandat présidentiel débuté à... Rio

« Je suis président de l’ISA depuis 22 ans. En 1992, j’étais compétiteur pour mon pays, l’Argentine, lors des championnats du monde à Lacanau (France). Deux ans plus tard, à Rio, durant ces mêmes World Games (Jeux mondiaux), comme nous les appelons, j’ai été élu président de l’ISA (en remplacement du Français Jacques Hèle). Il y avait la plupart des grandes équipes, 28 au total.
« Il y en a presque 100 aujourd’hui. Je n’aurais jamais pu imaginer, en 1994, que je reviendrais à Rio pour assister au vote du CIO pour l’inclusion du surf aux Jeux Olympiques.
« Je crois qu’il me sera impossible de retenir mes larmes quand je vais écouter les résultats du vote. Ce sera un moment particulier pour l’ISA, pour moi, pour la communauté du surf. »

« Il me sera impossible de retenir mes larmes »


La World Surf League

« La WSL va probablement bénéficier le plus (de l’inclusion du surf aux JO). Ils organisent des compétitions avec un groupe d’athlètes de l’élite sur les meilleurs vagues du monde. Ils détiennent désormais une technologie de vague artificielle avec celle de Kelly Slater.
« Voilà pourquoi la WSL soutient autant l’ISA et le surf aux Jeux Olympiques. La WSL a déclaré qu’elle ferait le nécessaire pour assurer la participation des Top Stars et pour que le surf soit un sport olympique. C’est aussi une très bonne nouvelle pour les marques de surf. »

« La WSL soutient l'ISA et le surf aux JO »

 

L’impact des JO sur le surf

« (En comparaison avec le snowboard, sport olympique depuis 1998) Je pense que les snowboarders veulent participer aux JO et gagner la médaille d’or. C’est la même chose pour les surfeurs. C’est le cas pour tous les sports. Ce n’est pas une question d’argent. C’est pour la médaille et son pays. Participer aux JO est quelque chose qui vous marque à vie. Qu’importe si vous gagnez ou finissez dernier. Vous avez été au premier tour d’un tournoi olympique.
« Lorsque le snowboard est entré au programme olympique, certains des meilleurs mondiaux de la discipline n’y ont pas participé. Mais il a véritablement changé les Jeux Olympiques et la présence du snowboard dans le monde entier. A cette époque, dans beaucoup de stations, seul le skierait autorisé. Aujourd’hui, les gens ont partout le choix. Les JO ont également offert aux snowboarders une plus large exposition.
« (Pour le surf) Cela permettra d’attirer plus de marques et de sponsors. Cela va augmenter l’intérêt général pour le surf. Je ne fais pas ça pour l’ISA, ni pour moi. Mais pour le surf.
« L’ISA et chacune de ses (99) fédérations vont devenir Olympiques avec un projet pour y participer. Beaucoup de pays vont se doter d’une centre de haut niveau pour entraîner leurs surfeurs. Ils vont recevoir des aides publiques de leur état, de leur comité national olympique et des éventuels sponsors privés.
« Un surf olympique va inciter les jeunes kids en Asie, en Afrique, en Amérique latine d’aller s’amuser dans les vagues. Un terrain de jeu merveilleux. Un endroit qui ne demande pas à être construit, il est déjà là.
« Il va forcément y avoir une augmentation du nombre de pratiquants qui vont prendre du plaisir dans les vagues. Evidemment, cela ne va pas plaire à tout le monde. Mais le plaisir de surfer inclue le partage avec les autres. C’est ma motivation.
« Les kids en Afrique ou en Amérique Latine ou dans le Pacifique Sud partageant ce plaisir me rend heureux. Vous voyez ?
« La nature du surf est de partager cette chance. C’est vraiment spécial. Cela va changer les règles du jeu... »

« Notre terrain de jeu est merveilleux, il ne demande pas à être construit, il existe déjà »

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LE VOTE DU CIO
Le surf a fait un nouveau pas vers les Jeux Olympiques le 1er juin dernier avec l’annonce faite par le comité exécutif (15 personnes dont le président Thomas Bach) du Comité International Olympique (CIO) de son approbation à l’unanimité pour l’inclusion de 5 nouveaux sports aux JO de Tokyo-2020. Le karaté, le baseball, l’escalade, le skate et le surf sont donc quasi assurés d’être couchés sur la liste des sports en lice aux Jeux dans quatre ans. Ultime étape : le vote des 117 membres du CIO, le 2 ou le 3 août, durant les Jeux de Rio 2016.

LES MONDIAUX DE SURF 2016
Ils auront lieu au Costa Rica du 6 au 15 août prochains. La date retenue devrait permettre à ces World Surfing Games d'être les premiers de l'histoire de notre sport à se disputer alors que le surf est un sport olympique. L'équipe de France participera à ces championnats du monde.

LES MONDIAUX DE SURF 2017
La France est candidate à l'organisation des championnats du monde de surf 2017. Elle en a déjà informé l'ISA qui donnera sa réponse lors des Mondiaux 2016 au Costa Rica. Quatre sites se sont portés candidats pour accueillir ces World Surfing Games 2017 : Biarritz Pays Basque, le Département des Landes,  Lacanau et l'île de La Réunion.

Dernière modification le : 13 mai 2019
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