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« Un drame insoutenable » pour Patrick Florès

« Un drame insoutenable » pour Patrick Florès  © © Reunion 1re

Patrick Florès, entraîneur national et élu en charge de la sécurisation des activités balnéaires à Saint-Paul de La Réunion, commune où a eu lieu dimanche l’attaque mortelle de requin sur le jeune Elio Canestri (13 ans), membre du Pôle Espoirs, se dit « sous le choc ». Mais assure que le surf réunionnais va « continuer de se battre. »

 

 

Très affecté par le terrible drame de dimanche, l’élu réunionnais et entraîneur des équipes de France de surf depuis une dizaine d’années a réagi avec émotion suite au décès du jeune Elio Canestri, mortellement blessé par un requin bouledogue alors qu’il surfait sur le spot des Aigrettes, à La Réunion, dimanche. 

« Plus rien ne sera plus jamais comme avant »

« Comment peut-on reprocher à un adolescent de vouloir pratiquer son sport, sa passion ? Avant, on pouvait surfer par tous les temps, à toute heure. Ce n'est plus possible aujourd'hui, explique Patrick Florès. On leur a interdit l’océan depuis des années. Le surf, c’est une passion mais je veux que les enfants comprennent qu’il faut faire preuve de patience et qu’ils m’écoutent. Le comportement de ma génération n’est plus valable. On ne doit pas prendre exemple sur nous. Le risque d’être attaqué existe à tout moment de la journée. Les temps ont changé. Plus rien ne sera plus jamais comme avant. »

« Le danger est réel »

En quelques mots, Patrick Florès résume la situation qui sévit depuis quatre ans à La Réunion. Elu l’an dernier à la Ville de Saint-Paul, l’entraîneur national des équipes de France de surf a en charge de la sécurisation des activités balnéaires à Saint-Paul. Dans sa déclaration, Florès rappelle que « le danger est réel, sinon nous n'aurions pas mis en place la sécurisation par des zones expérimentales. »

Terriblement affecté par ce nouveau drame qui endeuille pour la 5e fois en quatre ans la communauté du surf réunionnais, l’élu apprend qu’une réunion s’était tenue samedi soir « où il avait été clairement dit qu'en raison des mauvaises conditions de mer, la mise à l'eau était formellement déconseillée et qu'il n'y aurait pas de surveillance. » 

Les vigies mises en place cette semaine 

« C’est un drame insoutenable pour la commune de Saint-Paul. On voyait les choses s’éclaircir enfin… » ajoute Patrick Florès. Surfeur réunionnais depuis 40 ans, il se félicitait il y a quelques jours « du travail réalisé en un an avec la Région et l’Etat ». La Ville venait de signer un arrêté municipal autorisant la mise à l’eau de vigies-requin immergées dans le cadre d’un dispositif permettant la reprise des activités nautiques dans des zones d’expérimentation opérationnelle. 

Ces vigies n’avaient pu être déployées ce week-end en raison de la turbidité de l’eau… « En un an, nous avons beaucoup avancés. On se projetait déjà sur le travail à mener sur les prochaines zones, après celles de Roches Noires et de Boucan Canot. »

« Les filets avant septembre »

Interrogé sur l’efficacité des dispositifs imaginés, Patrick Florès argumente : « On fait exactement ce qui se fait depuis 40 ans en Afrique du Sud et en Australie. On n’en serait pas là si on avait lancé l’appel d’offre dès le premières attaques en 2011, au lieu d’attendre. Et personnellement, je ne serai pas rentré en politique. Je ne suis qu’un surfeur, pas un politicien. Tous ces jeunes sont partis trop tôt. Depuis mars 2014, je me suis battu tous les jours. On a répondu en moins d’un an à la problématique, on y est presque, les vigies vont être mises en place cette semaine, les filets seront bientôt posés. Quand ? La date butoir est pour le mois de septembre, si ça se fait avant tant mieux ! »

« On va continuer pour ce petit »

Quant à l’avenir du surf réunionnais, Florès répond : « On se bat, on tient le coup. On va reprendre. J’ai besoin du surf réunionnais en tant qu’entraîneur des équipes de France. On a été chercher des titres de champions du monde avec mon fils (Jérémy), avec Cannelle Bulard, … On continuera. En déplaise à certains qui pensent le contraire. On continuera pour ce petit (Elio Canestri), pour les autres aussi. On continuera à surfer et on continuera à gagner des titres. »

« Sans les requins de récif, les autres espèces se multiplient »

Patrick Florès déplore par ailleurs la disparition des requins de récif : « Il n’y a plus de régulation par la pêche traditionnelle. Il y a 15 ans, le requin (bouledogues) était commercialisé et les requins de récif étaient les seuls régulateurs du lagon. Sans eux, toutes les autres espèces se multiplient. » Il faut savoir que les surfeurs de La Réunion ont activement oeuvré pour la mise en place de la protection des requins de récifs, démontrant ainsi qu’ils sont respectueux de l’environnement dans lequel ils évoluent.

 

L’attaque de requin de dimanche dernier est la 16e à La Réunion depuis 2011. La 7e mortelle (5 surfeurs et 2 baigneurs) pour deux ayant causé de graves mutilations. C’est la deuxième attaque mortelle cette année. Il y a deux mois, le 14 février, une jeune femme de 20 ans avait été mortellement attaquée alors qu’elle se baignait à quelques mètres du rivage à l'Etang-Salé. La dernière attaque sur un surfeur remontait au 22 juillet 2014, sur le spot de Saint-Leu. Un surfeur de 51 ans avait été mordu au mollet et au poignet droit. 

Dernière modification le : 14 avril 2015
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