Le clan français entre « satisfaction et frustration »

Médaille de bronze des World Bodysurfing Championships, dimanche aux Etats-Unis, le Français Joël Badina revient sur ses Mondiaux californiens. Comme son frère Yann (éliminé au 1er tour) et Paul Grieumard (sorti en quarts), il se dit « satisfait » mais confie qu’il aurait « pu mieux faire ».

Vainqueur de sa demi-finale, l’Angloy Joël Badina, sélectionné avec son frère Yann en équipe de France par la Direction Technique Nationale de la Fédération, s’est montré impressionnant tout au long du week-end des Mondiaux sur le spot d’Oceanside. « Physiquement et techniquement en place », selon Patrice Grieumard, le président de la commission bodysurf, Badina « a fait preuve d'autorité et a su gérer ses séries en confiance. » En finale, il a malheureusement eu un choix de vagues moins bon et a surfé à contre-temps, loupant les meilleures vagues.
« Pas la même vision du bodysurf »
« Il y avait clairement moyen de faire mieux au vu de mes séries précédentes, confie-t-il. J’ai donc un sentiment mitigé entre satisfaction et frustration. Je suis content d'avoir été jusqu'en finale même si j'aurai préféré ramener le titre. »
Les Français présents à Oceanside ont également du se conformer aux critères de notation particulier de ces Mondiaux : « Nous ne partageons pas la même vision du bodysurf, commente Joël Badina. Les juges ne savaient pas vraiment faire la différence entre les qualités de glisse et de manœuvre. Il s'agissait plus d’aller-retours à la nage que de glisse pure sur les vagues... »
Des critères de jugement inhabituels
Son frère Yann, éliminé dès le 1er tour ne conserve pas un grand souvenir de la compétition en elle-même : « Je suis forcément déçu de ne pas avoir pu montrer de quoi j'étais capable. » Il n’en reste pas moins « content de voir Joël arriver jusqu'en finale. » Lui aussi se dit surpris « par les critères de jugement : une vague tout droit dans la mousse sera privilégiée à une manœuvre radicale... »
En ce sens, Yann est très déçu car « à la sortie de l'eau, malgré le fait que je n'avais pris que deux vagues (les 3 meilleures sont comptabilisées, ndlr), je restais plutôt confiant, voyant les vagues qu'avaient pris mes adversaires, et ce que me disait le reste du clan français. Surprise en voyant les résultats, mais au fur et à mesure que la compétition a avancé, j'ai compris leur manière de juger. »
Et de conclure en assurant qu’il n’a « pas été marqué par certains riders », que « très honnêtement, les meilleures vagues que j'ai pu voir sont celles de Joël, mêlant flow, longueur et radicalité. »
Paul Grieumard perd son titre
Concernant Paul Grieumard, champion du monde espoirs (-17 ans) en titre, non retenu en équipe de France cette année mais qui participait à titre personnel, l’élimination en quarts de finale a été vécu avec « beaucoup de déception. » Le jeune biarrot d’expliquer : « Je voulais faire mieux que les quarts, je m'étais préparé physiquement et techniquement au BSC pour faire mieux. Je savais que j’étais en forme, j'avais dominé mon round 1. Au tour 2, j'ai pris l'option de shooter la vague majeure au Nord du Pier. Sur cette vague, je sais que les compétiteurs avaient bien scoré avant. J'ai fait le job. Les Français me voyaient en tête. Au final, je ne passe pas sur une égalité avec le dernier qualifié. C'est dommage. »
Accueil chaleureux
Concernant le séjour californien, Paul se dit « content du trip et de (ma) préparation, ça sert toujours. J'ai surfé plein de vagues world class (the Wedge, Trestles...). J'ai côtoyé les meilleurs. Là il n'y a que du positif. Voir à l'œuvre des maitres du bodysurf : Cunningham, Wilcox, Santos... et Mike Stewart qui est un énorme modèle tactique et technique. C'est assez énorme de voir tous ces bodysurfeurs qui vivent le bodysurfing à 200% ! »
En dehors des performances sportives, les Français retiendront l’accueil et la gentillesse des participants, notamment les Californiens et les Hawaïens.