La France défend son titre mondial de longboard au Salvador

Alice Lemoigne, Zoé Grospiron, Edouard et Antoine Delpero décollent aujourd'hui pour le Salvador où débutent ce dimanche les championnats du monde de longboard (7-13 mai). Tenants du titre, les Bleus ambitionnent a minima le podium.

Vainqueur de deux des trois éditions précédentes des ISA World Longboard Championship, en 2013 au Pérou et en 2019 à Biarritz (elle n'a pas participé aux Mondiaux 2018 en Chine), la France fait évidemment partie des favoris pour cette quatrième édition. Elle pourra compter sur une équipe talentueuse avec la championne du monde en titre Alice Lemoigne, les expérimentés Edouard et Antoine Delpero, lequel fait son grand retour après avoir mis la compétition entre parenthèses suite à sa médaille d'argent aux Mondiaux 2019. Quant à Grospiron, elle dispose d'un atout certain avec sa connaissance du spot (Sunzal), sur lequel elle a passé de nombreux hivers à s'entraîner.
Forte concurrence
Tenante du titre, Lemoigne s'attend à une forte concurrence dans sa quête d'être la première athlète de l'histoire à remporter deux médailles d'or ISA en longboard. Chloe Calmon (Brésil), Kaitlin Mikkelsen (États-Unis), Atalanta Batista (Brésil) et Maria Fernanda Reyes (Pérou) ambitionnent chacune de remporter leur premier titre mondial, tout comme les nouveaux visages comme Liv Stokes (Canada), Bianca Dootson (Allemagne) et Indie Hoffman (États-Unis).
Chez les messieurs, le double médaillé d'or Antoine Delpero (2009 et 2013), le champion en titre Benoit 'Piccolo' Clemente (Pérou) et le médaillé d'or 2010 Rodrigo Sphaier (Brésil) sont parmi les favoris auxquels on ajoutera volontiers Edouard Delpero (3e en 2019) et Cole Robbins (USA, finaliste en 2019).
La compétition doit débuter lundi après la cérémonie d'ouverture prévue dimanche. Les finales sont prévues le samedi 13. Après de petites vagues durant les premiers jours (1m), la houle est annoncée pour le milieu de semaine et la fin de la compétition (2m). Les organisateurs annoncent plus de 118 athlètes de 32 nations, dépassant ainsi le record de participation de 2019.

L'ÉQUIPE DE FRANCE
Alice Lemoigne (27 ans, St Leu)
Zoé Grospiron (23 ans, Biarritz)
Edouard Delpero (33 ans, Biarritz)
Antoine Delpero (37 ans, Biarritz)
Stéphane Corbinien (directeur de la performance)
Hugo Palmarini (logistique)

VERBATIM

Antoine Delpero : « J'avais dit que je ne reviendrai pas après la finale de 2019. Mais j'ai été motivé par mon jeune frère. Edouard voulait que je me qualifie et que je revienne en équipe de France. J'ai pas mal réfléchi et je me suis dit que c'était une dernière opportunité. Cette fois, ce sera vraiment un one shot ! J'y vais donc mais : vous me voyez et vous ne me voyez plus (rires) ! L'équipe de France est toujours une belle expérience de partage. On a une grosse équipe. Avec les années, j'ai acquis en maturité dans mon surf. Je suis très confiant dans ma technique. Sunzal est une longue vague et elle est très physique. L'objectif est d'aller le plus loin possible, pour moi et pour l'équipe. J'espère qu'Edouard remportera le titre mondial. J'ai déjà gagné deux fois le titre (2009 et 2013), j'espère que ce sera pour lui. On ne fera pas refaire la même erreur qu'en 2019 qui nous a coûté les deux premières places. »

Edouard Delpero : « Je me souviens de 2019 avec une équipe incroyable et déterminée. On voulait les 4 premières places. On va essayer de remédier cette fois et d'avoir tous les titres. C'est dommage qu'il n'y ait pas eu les Mondiaux ISA chaque année. On aurait été tellement titrés ! On a gagné deux fois (2013 et 2019). J'espère qu'on sera toujours dans le coup. Le niveau ne cesse de s'élever. Je suis prêt à donner le meilleur de moi-même. En surf, ça ne dépend pas que de nous, les vagues et l'océan sont importants et peuvent décider à ta place. L'avantage de ne pas avoir eu beaucoup de compétitions fait qu'on arrive détaché. On ne se met pas trop de pression sur l'événement. Il n'y a que quelques compétitions. A nous d'être performant au bon moment. Sunzal est une très bonne vague, qui ressemble beaucoup à Guéthary, elle est parfaite pour le longboard. Le retour d'Antoine (son frère) ? Il adore ça ! Il s'est retiré en 2019. Il revient. C'est cool qu'il revienne. Il a gagné les sélections. On n'a pas fait beaucoup d'équipe de France ensemble. Je lui ai demandé de revenir. Il l'a fait. »

Alice Lemoigne : « J'ai hâte de découvrir un championnat du monde ailleurs qu'en France. 2019 reste un beau moment, qu'on a vécu tous ensemble. Je ne connais pas le Salvador. Je sais que c'est une belle vague à longboard, une longue droite. J'y vais pour gagner. Je suis sur le tour professionnel, je connais le niveau. Je suis déterminée pour conserver mon titre. Il faudra être rapidement dans le bain, en quelques jours et sans avoir eu de compétitions internationales les semaines avant ces Mondiaux. Il y a de plus en plus de monde qui fait du longboard, c'est à la mode. »

Zoé Grospiron : « Je suis très contente, très fière et honorée d'être en équipe de France. J'ai essayé la tenue tout de suite, dès que je l'ai reçue (rire). Je suis très heureuse de représenter mon pays au Salvador. Les sélections ont été difficiles, il a fallu se battre, c'était intense. J'avais très envie d'avoir ma place. C'était un rêve de me qualifier pour les Mondiaux. Je fais partie d'une équipe incroyable. Alice (Lemoigne), Edouard et Antoine (Delpero) m'inspirent énormément. Je les ai en modèle pour améliorer mon surf. Le Salvador me tient à cœur, c'est un endroit précieux pour moi. J'y vais depuis longtemps. Ma sœur y habite. Je sais que ça peut être un avantage pour moi. Les autres ? Je n'ai pas regardé les tableaux. Je me focalise sur moi. Je vais donner le meilleur de moi-même et j'espère faire partie d'un nouvel exploit de l'équipe de France. »

Stéphane Corbinien (directeur de la performance) : « Ces Mondiaux ont pour objectif d’aller le plus loin possible pour obtenir les quotas pour les World Beach Games de Bali 2023 qui sont une épreuve du CIO. On sait aussi que l'ISA ambitionne que le longboard soit au programme des Jeux de Los Angeles 2028. C'est important pour la Fédération Française de Surf d'avoir une équipe présente et la plus performante possible au Salvador. On connaît bien le site avec nos expériences passées (shortboard et stand up paddle, ndlr). L'équipe est aux trois quarts la même. Avec une nouvelle sélectionnée, Zoé Grospiron. Ce sera son premier championnat du monde, elle connaît bien le spot. Elle sera bien entourée par des surfeurs expérimentés. »


PROGRAMME
Dimanche 7 mai : cérémonie d'ouverture
Lundi 8 au vendredi 12 mai : compétition, tours de qualification
Samedi 13 mai : finales dames et messieurs

LIVE
La webdiffusion en direct sera diffusée sur www.isasurf.org du 7 au 13 mai. Il y a 8 heures de décalage entre le Salvador et la France. Quand il est 8h au Salvador, il est 16h en France.

Champion du monde en 2009 et 2013, vice-champion en 2019 à Biarritz, Antoine Delpero fait son grand retour en équipe de France et à la compétition. (Photo FFSurf)

QUALIFICATIFS POUR LES WORLD BEACH GAMES
Outre les quatre titres mondiaux : messieurs, dames, relais et nations, qui seront décernés à l'issue des 7 jours de compétition sur la longue droite de Sunzal, les Mondiaux 2023 serviront aussi de support pour les qualifications nationales aux ANOC World Beach Games 2023 à Bali (Indonésie, 5-12 août). Deux places non nominatives, une par genre, seront attribuées aux 9 premiers du classement général messieurs et dames des Mondiaux du Salvador (1). Le surf est inscrit au programme des Beach Games 2023 avec les catégories shortboard et longboard.

LOS ANGELES 2028 EN LIGNE DE MIRE
Après que le surf (shortboard) a été confirmé comme sport du programme des Jeux olympiques de Los Angeles en 2028, l'ISA a officiellement soumis le longboard au Comité international olympique (CIO) et aux organisateurs du LA28 pour son inclusion en tant que sport additionnel. La décision devrait intervenir en décembre 2024.

LE SALVADOR
Le petit état centro-américain s'apprête à accueillir le quatrième championnat du monde ISA de son histoire en l'espace de seulement quatre ans, après les World SUP and Paddleboard World Championship 2019, les ISA World Surfing Games 2021 et les ISA World Junior Surfing Championship 2022. Dans la foulée des Mondiaux de longboard, le site de Surf City accueillera les ISA World Surfing Games 2023, qualificatifs pour les Jeux Olympiques de Paris-2024.

HISTORIQUE
Le longboard a d'abord été une des nombreuses catégories des championnats du monde de surf de l'ISA, depuis l'édition de 1988 à Porto Rico jusqu'en 2011 au Panama. En 2013, l'ISA organise pour la première fois un événement autonome à Huanchaco, au Pérou. Suivront deux autres éditions : en 2018 en Chine et en 2019 en France. Lors de cette dernière édition, un nombre record de 104 athlètes de 32 pays s'étaient disputé les titres mondiaux sur les vagues de la Côte des Basques, à Biarritz.
2013 : L'équipe de France est championne du monde de longboard ISA à Huanchaco, au Pérou. Quatre ans après son premier titre, Antoine Delpero remporte le titre Open, son frère Édouard est 5e, Martin Coret est vice-champion du monde junior et Justine Dupont est 3e chez les dames.
2018 : L'équipe de France ne participe pas à la deuxième édition disputée sur l'île chinoise de Haïnan. Les Etats-Unis s'imposent au classement des nations.
2019 : L'équipe de France remporte le titre de championne du monde de longboard des nations sur le spot de la Côte des Basques, à Biarritz. Les Français ont réalisé une compétition exceptionnelle ponctuée par la médaille d'or d'Alice Lemoigne, et celles d'argent de Justine Dupont et Antoine Delpero, et de bronze d'Edouard Delpero, auxquelles il faut ajouter la victoire sur l'épreuve du relais. Le Péruvien Piccolo Clemente remporte le titre messieurs. Au classement des nations, la France devance le Pérou et les Etats-Unis.

Vainqueur en 2019 à Biarritz, la France est championne du monde en titre. (Photo FFSurf / Antoine Justes)