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Appelez-le, Charly Mart1 !

Dans une finale 100% européenne, Charly Martin a battu le Portugais Frederico Morais (11,87 à 10,90 pts) pour s'offrir son deuxième titre chez les pros après sa victoire sur le 6-star anglais de Newquay il y a un an. Photo FFS Dans une finale 100% européenne, Charly Martin a battu le Portugais Frederico Morais (11,87 à 10,90 pts) pour s'offrir son deuxième titre chez les pros après sa victoire sur le 6-star anglais de Newquay il y a un an. Photo FFS

Un an après son premier succès sur le tour professionnel à Newquay, le Guadeloupéen remporte le Soöruz Lacanau Pro, étape 3-star WQS. Sans sponsor majeur, sans coach attitré, sans pression ou presque, Charly Martin (23 ans) est allé au bout de son rêve. Pour son père et un ami qu'il a perdus en début d'année et qui « sont toujours avec moi ! » 

 

Il nous avait dit en début de semaine : « Je veux que ça change. Je fait ce qu'il faut pour mais, maintenant, il faut que ça gagne ! » Ce dimanche 18 août, Charly Martin a fait ce qu'il fallait. Des quarts de finale jusqu'à la dernière minute de la finale du French Pro, le Gwada a soutenu le rythme et la comparaison. Malmené dans les séries à quatre, Charly a attendu le man on man pour s'exprimer. Faisant parler son expérience de la compétition et des lieux. Lacanau, il connaît pour y avoir fait « (ma) première compétition » et pour y avoir gagné deux fois le Pro Junior (2009 et 2010). Presque comme à la maison, Charly a surmonté Jesse Mendes (Bré) en quarts, Peterson Crisanto (Bré) en demi et Frederico Morais (Por) en finale. Sans être toujours formidable mais en se montrant supérieur à chaque fois. Jouant tour à tour sur un répertoire classique, puis sur de l'aérien comme avec ce superman en quarts de finale ce matin !

« Ça s'est joué à la tactique »
En finale, avec la pression d'un public toujours aussi nombreux à Lacanau, Charly a pris les devants. Comme un pitt bull, il a mordu dans la série. Et dans le trophée qui lui tendait ses grandes anses, pour ne plus le lâcher. « C'était dur, il y avait du vent. on s'attendait à de meilleures conditions aujourd'hui mais il a bien fallu faire avec », confiait-il les yeux pleins de joies quelques minutes après avoir traversé la plage sur les épaules de Yann Martin, coach d'un jour, ami de toujours. Revenant pour la presse sur sa finale, il analyse : « J'ai fait la différence en prenant la tête très tôt. Ça s'est joué tactiquement. Je l'ai déstabilisé, il n'a pas eu ses vagues. Moi oui. » Et puis, dans un clin d'oeil, d'ajouter : « Le speaker m'a un peu aidé aussi en me boostant. Je suis vraiment content. »

« J'espère faire un top 32 cette année »
A plus d'un titre. En plus d'ajouter son nom à la prestigieuse liste de grands noms du surf mondial, et de briser l'hégémonie brésilienne qui durait depuis trois ans, Charly permet au surf français de briller à la maison après quatre années de disette et le succès de Joan Duru. On ne peut que lui dire merci car beaucoup avait un peu oublié le niveau du surf tricolore pour ne s'extasier que devant nos amis brésiliens, américains ou australiens. Ce dimanche matin, encore, personne dans les médias et chez les spécialistes, ne misait une pièce sur le Français. Lequel, en parlant de pièce, empoche 20.000 $ (moins les taxes) qui vont lui permettre « de finir la saison plus relax » confie-t-il. L'équivalent d'une année de contrat avec un des rares sponsors qui lui reste encore. Charly Martin fait aussi une bonne opération au classement mondial. 87e mondial avant la France, il devrait grimper d'une vingtaine de places et prend, c'est déjà ça, la tête du classement ASP Europe, qui va se jouer, cette année sur quatre compétitions (Lacanau, Pantin en Espagne, et les Primes des Açores et de Caiscais au Portugal). « C'est maintenant que tout va se jouer, assure-t-il. Il va me falloir être au top maintenant. J'ai beaucoup de travail encore… J'ai finis 63e mondial l'an dernier, j'espère faire un top 32 cette saison, ajoute le garçon. Lacanau, c'est une pierre de plus à l'édifice. » 

« Merci à ceux qui m'ont aidé »
A la question de savoir ce qui s'est passé durant les douze mois écoulés, entre son dernier succès en Angleterre (Newquay) et celui-ci, Charly de répondre, sérieux : « J'ai beaucoup bossé, je me suis beaucoup remis en questions. Je voulais apprendre de mes erreurs, être plus réguliers. Ça fait deux compétitions que je passe des tours (17e à l'US Open et 1er à Lacanau, Ndlr), j'espère que ça va continuer. »
Et avant de nous quitter pour aller chercher son trophée sur le podium géant, Charly glisse : « Je voudrais remercier Yann Martin (coach des équipes de France, ndlr), qui suit Marc (Lacomare) et Ramzi (Boukhiam) sur le circuit. Il m'a beaucoup aidé durant cette compétition, avec la tactique et des mots clefs qui m'ont aidé. Merci aussi à Stéphane Corbinien (le team manager des équipes de France présent à Lacanau) qui m'a filé un coup de main aussi. Et merci enfin à tous ceux qui me soutiennent et qui étaient là. Qui sont toujours là… » 

A Lacanau, Stéphane Sisco 

 

Les résultats

Finale

1 – Charles Martin (GLP) 11.87

2 - Frederico Morais (PRT) 10.90

 

Demi-finales

Heat 1: Charles Martin (GLP) 13.17 def. Peterson Crisanto (BRA) 10.33

Heat 2: Frederico Morais (PRT) 14.34 def. Oney Anwar (IDN) 8.87

 

Quarts de finale

Heat 1: Peterson Crisanto (BRA) 14.10 def. Steven Pierson (PYF) 13.67

Heat 2: Charles Martin (GLP) 12.90 def. Jesse Mendes (BRA) 12.17

Heat 3: Oney Anwar (IDN) 10.90 def. Vasco Ribeiro (PRT) 10.00

Heat 4: Frederico Morais (PRT) 12.43 def. Balaram Stack (USA)7.13 

 

Joan Duru passe à la trappe et n'ira pas à Hawaï

C'est un Duru vraiment pas content qui est sorti de l'eau. Leader de sa série du round of 16, il est ensuite passé deuxième, doublé par Charly Martin; puis troisième dans les dernières minutes après que le Brésilien Peterson Crisanto a réglé l'affaire sur une droite bien exploitée. Pas content de son surf mais aussi de la tournure des évènements, le Landais a mal digéré son élimination pour 0,26 pt…

« On était un et deux avec Charly, on n'a pas bien géré l'affaire. On aurait pu et du bloquer le Brésilien (Peterson Crisanto, ndlr) qui était troisième. Ça aurait été réglé… On s'était étendu tous les deux mais ça n'a pas marché comme on voulait. Charly c'est mon pote, on s'est parlé dans l'eau. Cette vague est arrivée. Il a cru que c'était une gauche, il pensait que j'étais bien placé pour bloquer le Brésilien. Au final, c'était une droite et Charly n'a pas ramé dessus. Crisanto la prend et nous passe devant. » 

Interrogé sur sa prestation, le Landais semble dépité et frustré. « J'aurais pu mieux faire, c'est certain. Ce qui me manque ? Le petit plus des juges. Encore une fois je ne passe pas pour quelques dixièmes de points. C'est toujours la même chose en fait : soit je passe avec de bons scores, soit je perds pour quelques dixièmes. Mais je ne passe jamais avec de petits scores… Je suis vert. C'est tout le temps pareil. C'est la compétition. Il y a un jury, c'est le jeu. Mais bon… Il va falloir mieux surfer. Il va falloir que je digère cette élimination. »

D'atant que la suite arrive très vite pour le dernier vainqueur français du Lacanau Pro (2009). Il y a le 3-star de Pantin (Espagne) à la fin du mois et début septembre le Prime des Açores. « Je vais continuer à bien m'entraîner pour aller le plus loin. Il n'y a plus beaucoup de compétitions. » Quatre Prime en fait, mais seulement deux pour Duru. Explications : « Je n'irais pas à Hawaï, je me suis repercé le tympan, il y a trois jours… Je m'étais fait opérer en décembre mais je me suis de nouveau blessé… » Déçu de ne pouvoir aller jusqu'au bout de la saison mondiale, Duru a toutefois un objectif cette année : « Je vais me concentrer pour gagner le tour européen. Il reste deux Primes (Açores et Portugal) et le QS de Pantin. » 

 

Steven Pierson, éliminé en quarts de finale, 5e place au général

Il tenait sa qualification pour les demi-finales, ce qui aurait constitué une première dans sa carrière quelques jours après, déjà, une 5e place sur un WQS (4-star) au Japon. Mais une grosse erreur tactique lui a fait se refermer la porte du dernier carré sur le bout de sa planche. Prioritaire, il a choisi de partir sur une gauche, laissant à son adversaire brésilien Peterson Crisanto, une magnifique droite et quelques instants plus tard la première place et la qualification.

« J'apprends toujours. Je n'aurais sans doute pas dû aller sur cette gauche. Et surtout ne pas lui laisser la droite. J'ai hésité mais je pensais que la gauche allait avoir un gros potentiel. C'est dommage mais en même temps, je suis content de confirmer en faisant une nouvelle 5e place. » Avec le 3-star de Pantin puis une wild card pour le Prime des Açores, Steven va désormais tenter de « rentrer dans les 100 pour participer aux deux Primes de Hawaï que j'adorerais surfer avec mon ami Michel (Bourez) ». 

Dernière modification le : 18 août 2013
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