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Comment la Fédération prépare les JO 2021, 2024… et 2028 

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IMG 3085L’annonce faite en fin d’année dernière par le CIO de confirmer le surf aux Jeux de 2024 vient conforter le travail de la Direction Technique Nationale sur le projet olympique du surf français. Un double projet, en fait, puisque nous voilà devant Tokyo 2021, et en suivant face à Paris 2024. « Sans oublier la perspective de Los Angeles 2028 » précise Stéphane Corbinien, directeur de la performance de la FFSurf, et avec lequel nous décryptons, aujourd’hui, la stratégie olympique du surf français, née en 2017, et aujourd’hui déployée sur trois niveaux de performance.

 

 

 

 

2017, la naissance du projet olympique

« La filière du Haut Niveau Élite a été bousculée par l'arrivée des Jeux Olympiques et de l'Olympisme dans le surf en août 2016. Cela a demandé une refonte de notre stratégie dans son entier et dans l'urgence. Avant même la validation en 2018 de notre projet olympique, nous avons travaillé à la mise en valeur du surf en France dans le cadre de la candidature de Paris aux JO de 2024. Notre premier défi dans le cadre du « pré-projet » olympique, aura été l’organisation des championnats du monde ISA à Biarritz, en mai 2017. Nous avons monté une équipe solide (Florès, Duru, Defay, Ado…, Ndlr) pour aller chercher le titre mondial. Déjà, nous avions en ligne de mire la préparation olympique pour les JO 2020 et les qualifications, pour amener un maximum d’athlètes à Tokyo. »

 

« Un plan commando sur 30 mois »

 

2018, le plan commando

FLORES ROBIN DSC4324« On a vécu il y a bientôt trois ans la réorganisation totale du sport de très Haut Niveau, avec la création de l’Agence Nationale du Sport. On a su anticiper cette réorganisation et présenter un projet dès le début de l’année 2018. Notre stratégie, validée quelques mois plus tard, visait les Jeux Olympiques de Tokyo 2020. Elle passait par la création d’un véritable « plan commando » ramassé sur deux ans et demi. Nous savions que notre préparation olympique allait être tronquée, avec seulement 30 mois, quand la grande majorité des autres fédérations a depuis toujours quatre ans, voire même plus, pour préparer leurs athlètes aux Jeux.

Ce « plan commando » passait notamment par l’obtention du premier poste de préparation olympique (contrat PO) pour un entraîneur du surf français, et l’acculturation de nos athlètes au processus olympique. Chose faite avec l'arrivée dans le staff technique de Frédéric Robin, contractuel du Ministère des sports sur l’échéance olympique. Après des essais l’année précédente, il fallait dès 2018 « s'armer » pour suivre correctement les Élites du surf français évoluant sur les tours professionnels CT et QS. On a mis en place ce suivi avec les entraîneurs de la DTN à disposition, ainsi qu’avec une cellule d’accompagnement physique et médicale.
L’idée étant de toujours se mettre au service des athlètes pour essayer d'amener de la valeur ajoutée à leur fonctionnement. L’objectif étant d'accompagner nos athlètes sur les championnats du monde ISA qualificatifs pour les Jeux et, comme déjà dit plus avant, d’en qualifier le plus (4 au maximum, Ndlr) pour les Jeux de Tokyo 2020, aujourd'hui 2021. »

 

« Nous préparons deux Jeux Olympiques sur une seule olympiade ! »

 

2019, le double projet 2020-2024 

« Notre projet olympique a été créé, dans un premier temps, pour l'Élite et pour les Jeux de 2020. Mais il est très vite devenu un double projet avec la nouvelle échéance des Jeux Olympiques 2024, dès lors que le Cojo de Paris 2024 a proposé le surf comme sport additionnel au début de l’année 2019 (confirmé par le CIO le 7 décembre dernier, Ndlr). On est donc passé, en deux ans à peine, d'un projet olympique, avec le défi d'une préparation exceptionnellement courte pour un sport rentrant, à une double préparation olympique ! Pour résumer : nous préparons deux Jeux Olympiques sur une seule olympiade ! Il a donc fallu qu'on adapte en permanence le projet et le système. 

Capture décran 2021 04 13 à 15.51.11On a ainsi créé le « bras armé » de cette préparation : le Centre du Rassemblement de l’Élite (CRÉ) identifié ainsi dans le Projet de Performance de la Fédération, constitué d’un pool d'entraîneurs. Lesquels sont mis à disposition des athlètes sur des compétitions identifiées. La cellule haute performance, validée et financée par l’Agence Nationale du Sport, a ainsiété déployée avec entraîneurs, kinés, et accompagnement vidéo, sur les épreuves internationales majeures.
Et à longueur d’année sur les périodes de transition avec des entraînements réguliers en Nouvelle-Aquitaine. Nous avons également mis à disposition des préparateurs physiques, du personnel médical, des kinés, pour que nous athlètes puissent se faire suivre, soigner et accompagner durant leur présence en France métropolitaine. Cette action vers nos surfeurs du CT a notamment bien fonctionné durant le Quiksilver Pro France 2019, qui a vu la victoire de Jérémy Florès. »

« Une base avancée à Tahiti pour préparer les deux Jeux Olympiques à venir »

 

2020, un pôle à Tahiti 

« Avec Paris 2024 en perspective, on a consolidé ce projet pour le rendre plus ambitieux encore. En donnant, une fois encore, la priorité à la ressource humaine. D’où l’intégration de Hira Teriinatoofa, double champion du monde ISA, qui a intégré notre staff olympique le 1er octobre dernier, devenant ainsi le deuxième contrat PO mis à disposition, et le premier entraîneur olympique tahitien de l’histoire.

defay tahitiCe renforcement du staff technique autour de nos athlètes de l’Élite nous permet de travailler dans le double projet 2021 et 2024, avec un suivi sur le territoire néo-aquitain et la naissance d'un pôle sur le territoire polynésien. Nous avons aujourd’hui une base avancée à Tahiti pour préparer les deux Jeux Olympiques à venir. Tahiti est à la fois une préparation pour Tokyo 2021 et pour Paris 2024, car le site permet à nos athlètes de se perfectionner à la fois sur le beach break de Papara et sur la vague de Teahupo’o, si spécifique et si difficile à maitriser. Nous avons permis à Johanne Defay d’avoir accès aux vagues tahitiennes pendant le stage national de cohésion, en février dernier. Elle a ainsi pu découvrir Teahupo’o. 

Le stage de sélection des filles du Collectif France, en novembre dernier à Papara, nous a conforté dans notre stratégie puisque tout le monde est unanime sur la qualité du terrain de jeu, la possibilité importante de charge d'entraînement et la diversité des vagues à Tahiti.

Nous allons donc renforcer ce pôle et faire en sorte qu'il monte en puissance dans les deux ans à venir. Nous disposerons prochainement à Tahiti d’un site d'hébergement à l'année pour nos athlètes, avec la possibilité de les accompagner et de les sécuriser. Notre projet est en cours de validation par l'Agence Nationale du Sport, dont on attend sereinement les arbitrages. »

 

« Maintenant qu’il y a du surf en 2024, il est impensable qu’il n’y en ait pas à Los Angeles en 2028 »

 

2028, c’est déjà demain

Tristan Guilbaud FFSurf Arthur Picard DSC01561« Notre actualité est de qualifier une seconde fille pour Tokyo, qui rejoindra Florès, Bourez et Defay. En parallèle à la préparation des Jeux 2021, on construit demain avec tous nos publics : les surfeurs de la Relève, qui sont sur les QS, et les Pro Juniors. Nous avons défendu cette stratégie auprès de l’Agence Nationale du Sport pour 2021, pour 2024 mais aussi pour 2028. 

Pour nous, maintenant qu’il y a du surf olympique en 2024, il est impensable qu’il n’y en ait pas à Los Angeles en 2028. Nous travaillons désormais avec huit ans d’anticipation pour répondre au défi olympique. Les Élites actuelles vont faire les Jeux en 2021, et peut être ceux de 2024 ; Les Relèves pourront faire 2024 et/ou 2028 ; Et les Juniors se positionnent sur 2028. Notre stratégie et notre déploiement sont établis sur ces trois niveaux de performance sportive et sur 2021, 2024 et 2028. 

Les surfeurs de la Relève sont derrière nos Élites, ils frappent à la porte du CT, frappent aussi à la porte de la qualification pour les Jeux 2024. On a donc, dès 2017, commencé à démultiplier notre système d'accompagnement sur les QS, pour aider nos athlètes à performer avec la mise à disposition du staff technique de la Fédération et des équipes de France. On a ouvert le CRÉ à ces surfeurs identifiés sur les listes de sportifs de haut niveau du Ministère des Sports pour de l'entraînement, de la préparation physique, du suivi médical et du suivi technique ; sans oublier la constitution d’une banque de données vidéo sur tous les entraînements et les compétitions sur lesquelles les techniciens sont présents, et des retours vidéo à disposition des athlètes. Nous avons aussi un objectif à très court terme d’améliorer la formation en préparation mentale des athlètes et des entraîneurs.

 durant les Stage Minimes 2019 organisés par la Fédération Française de Surf à Plage des Culs-Nus, à Hossegor. Photographié par Antoine Justes, le 13 / 07 / 2019.© FFS / Antoine Justes Photographies / Antoine Justes - 2019Et nous continuons, bien sûr, le travail initié depuis une douzaine d’années sur les Espoirs, de poussins à juniors, via les stages de détection et les stages d’hiver des collectifs jeunes, les compétitions dédiées. Les futurs talents sont identifiés dans toutes les catégories. On dispose désormais d’un dispositif identique au CRÉ Open avec le Centre Jeunes, qui regroupe des surfeurs du Collectif France Juniors. Nous travaillons avec eux principalement sur le territoire aquitain. L'idée est de le déployer très rapidement sur Tahiti, avec des ponts entre les deux sites. Les échéances intermédiaires que sont les Eurosurf Juniors et les Mondiaux ISA Juniors restent des marqueurs importants pour l’évaluation de notre stratégie. 

Capture décran 2021 04 13 à 15.36.49Voilà comment est structuré aujourd'hui le très haut niveau français. On n’oublie pas évidemment que ces Collectifs sont alimentés par les différents territoires du surf français, que ce soit en métropole ou à l’outremer, avec un très gros travail réalisé à travers les pôles France et Espoir, les sections sportives, et les clubs formateurs, et organisé par les comités, les ligues et la DTN. Il y a un maillage du territoire conséquent, qui permet d’alimenter les différents étages d'organisation du haut niveau. A cet égard, le projet général comprend également une stratégie d’accompagnement et de mise en valeur de la formation initiale réalisée dans les clubs : formation des entraîneurs, formation sportive, sociale et sociétale des jeunes pratiquants, aide à la structuration des clubs, qui sont le socle du futur Dévelopement. »

« Notre obligation est d’être très ambitieux pour les Jeux 2024 à Tahiti»

 

L’accompagnement de l’Agence Nationale du Sport

Visite du Spot de Teahipoo« Nous sommes en contact permanent depuis 2018 avec l'Agence Nationale du Sport, et nous avons énormément échangé autour de notre projet, de ses contenus et de l'organisation stratégique du surf aux JO 2021 et 2024. Nous avons un accompagnement bienveillant et constructif avec l’Agence. Le manager général de la Haute Performance Claude Onesta a profité d'un voyage sur le haut niveau, en octobre à Tahiti, pour nous y rencontrer. Il s’est fait présenter le site de Teahupo’o (photo) et nous avons échangé sur notre projet, qu’il veut nous aider à consolider.

La priorité de l'Agence Nationale du Sport, et la priorité du surf français, est d'être capable d'emmener le plus d'athlètes aux Jeux Olympiques de Tokyo (23 juillet-9 août 2021, Ndlr) et d'aller chercher des médailles aux Jeux ! En toute transparence, Tokyo sera un apprentissage olympique pour nous. On y va pour apprendre et on travaille bien sûr pour y être le plus performant possible. Mais notre obligation est d’être très ambitieux pour les Jeux 2024 à Tahiti. Tout en travaillant déjà nous, comme je l’ai dit, pour performer de nouveau en 2028. »

 

 

Dernière modification le : 14 avril 2021
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