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Jean-Luc Arassus : « Il faut vraiment passer à l’action ! »

Jean-Luc Arassus est venu apporter tout le soutien de la FFS aux acteurs locaux de la crise requins, dont Patrick Florès (à gauche), élu à la Ville de St Paul et entraîneur national des équipes de France de surf, et Eric Sparton (à droite), le président de la Ligue réunionnaise de surf. Jean-Luc Arassus est venu apporter tout le soutien de la FFS aux acteurs locaux de la crise requins, dont Patrick Florès (à gauche), élu à la Ville de St Paul et entraîneur national des équipes de France de surf, et Eric Sparton (à droite), le président de la Ligue réunionnaise de surf.  © Photo Réunion 1re

Jean-Luc Arassus, président de la Fédération Française de Surf, est à La Réunion depuis ce mardi. Il a tenu à présenter en priorité ses condoléances à la famille d'Elio Canestri, victime d'une attaque de requin dimanche. Tout en affirmant le soutien inconditionnel de la FFS pour lutter contre la crise requins.



« Je suis en priorité ici pour présenter mes condoléances émues à la famille, aux proches d’Elio », a déclaré le président de la Fédération à son arrivée. « Je suis également ici pour essayer de donner une vision consensuelle mais aussi pour porter un message d’action. Quand j’ai vu les images, le lancer de fleurs à Boucan Canot, il m’a semblé être revenu 4 ans en arrière, avec la même situation qu’avec Mathieu Schiller (mort d’une attaque de requin le 19 septembre 2011). Je pense que la tempérance a assez duré. Il va vraiment falloir qu’on passe à l’action. »

« Il est inconcevable d’arrêter le surf à La Réunion »

Arrivé à La Réunion deux jours après l’attaque qui a coûté la vie à un jeune surfeur du Pôle Espoirs, le président de la Fédération a enchaîné les rendez-vous avec les représentants de l’Etat, les élus et la presse. 

Lors des entretiens qu’il a eus ce mardi, Jean-Luc Arassus a demandé aux autorités de prendre des décisions efficaces et rapides. « Le surf a de l'avenir à la Réunion, a-t-il déclaré. Il est inconcevable d'arrêter l'activité. C’est un atout économique pour l'île, il faut trouver des solutions à cette crise requins ».

« Un effort de pêche ciblé par les experts »

Accompagné du président de la Ligue réunionnaise de surf, Eric Sparton, de Nicolas Berthé, cadre technique national et responsable du Pôle Espoir, de Patrick Florès, élu à Saint-Paul et entraîneur des équipes de France de surf, et de Christophe Mulquin, conseiller municipal de Saint-Leu, Jean-Luc Arassus a délivré un message clair quant aux mesures à prendre immédiatement : « Il faut un effort de pêche ciblée par les experts. Il faut aussi reprendre le dispositif des vigies-requins au plus vite. » Cette reprise des vigies était prévue ce mercredi mais a été repoussée pour respecter le deuil qui frappe la communauté surf de La Réunion. 

« Le requin bouledogue est une espèce envahissante »

Reprenant les propos du président de la FFS, Patrick Florès a insisté sur la solution principale qui reste la pêche : « Les attaques ont augmenté après l'arrêté préfectoral de 1999 interdisant la pêche des requins bouledogue et tigre. C'est une espèce envahissante qui a tout simplement besoin d'être régulée. » Christophe Mulquin a rappelé pour sa part qu’il « s’agit d’une espèce côtière qui n’est donc pas impactée par la surpêche des poissons au large. La raison pour laquelle il y en a davantage, c'est parce qu'ils se reproduisent, non parce qu'il y a plus de pêche dans l'océan. »

« Nous défendons le monde marin »

Comme les surfeurs réunionnais, le président de la Fédération insiste sur une pêche ciblée tout en conservant le respect de l'environnement : « Nous défendons le monde marin et les sites naturels. On ne peut pas nous accuser de vouloir nuire à la nature », explique le président. Rappelons que les surfeurs réunionnais ont activement participé à la protection du requin de récif, espèce en péril à La Réunion depuis l'intrusion dans son habitat du requin bouledogue.

Le président de la FFS s’est également exprimé au sujet des mesures de protection évoquées dernièrement, dont les filets qui doivent être installés d’ici septembre sur les plages de la commune de Saint-Paul. Des filets dits de « nouvelle génération », longs de 700 mètres, installés du fond à la surface de l'eau, et qui contrairement aux filets maillant australiens, n’ont pas de prise, et ne capturent pas toutes sortes de poissons. 

« Un sujet sensible qui retardent la mise en place de mesures »

« Cela peut permettre de relancer le tourisme, la restauration et même la plongée sur ces plages, estime le président Arassus. Mais c’est un sujet sensible et le requin est perçu comme fragile. Donc tout cela prend beaucoup de temps. En France, on pêche 25 tonnes de requin par jour et, oui, ces polémiques retardent la mise ne place de mesures. A La Réunion, on n'est pourtant pas au milieu de l'océan avec des long liners. On ne peut pas mettre les mêmes restrictions que dans le reste du monde. » 

« L’interdiction ne génère pas de la sécurité »

Au sujet de l’interdiction de pratiquer le surf en vigueur depuis juillet 2013, le président de la Fédération assure qu’elle « ne génère pas de la sécurité. Bien au contraire ! Un enfant de 13 ans, quand on lui interdit quelque chose, il a plutôt tendance à essayer de le faire en cachette. »

Un hommage sera rendu à la mémoire de l’adolescent demain mercredi sur la plage des Brisants, à Saint-Gilles les Bains. Des jeunes ont lancé un appel au regroupement devant la préfecture à l’issue de la cérémonie.

 

16 attaques, dont 7 mortelles, en quatre ans

En quatre ans, les attaques de requins ont eu de lourdes répercussions sur la pratique du surf à La Réunion. Le nombre de licenciés est passé de 1600 en 2011, date de l'augmentation brutale des attaques, à 400 aujourd’hui. 

Il s'agit de la 16e attaque de requins à La Réunion depuis 2011. La 7e mortelle (5 surfeurs et 2 baigneurs) pour deux ayant causé de graves mutilations. C’est la deuxième attaque mortelle cette année. Il y a deux mois, le 14 février, une jeune femme de 20 ans avait été mortellement attaquée alors qu’elle se baignait à quelques mètres du rivage à l'Etang-Salé. La dernière attaque sur un surfeur remontait au 22 juillet 2014, sur le spot de Saint-Leu. Un surfeur de 51 ans avait été mordu au mollet et au poignet droit. 

 

 

 

 

 

 

Dernière modification le : 14 avril 2015
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