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Patrick Flores : « Un rêve qu’on a réalisé tous ensemble »

Patrick Florès rêvait du titre mondial des nations depuis toujours. Le technicien et meneur d’hommes explique comment la France s’est hissée au plus haut rang de la hiérarchie mondiale. Patrick Florès rêvait du titre mondial des nations depuis toujours. Le technicien et meneur d’hommes explique comment la France s’est hissée au plus haut rang de la hiérarchie mondiale.  © FFS/Guillaume Arrieta

L’entraîneur national Patrick Florès courait derrière le titre mondial des nations depuis sa prise de fonction voici une dizaine d’années. La consécration, à Biarritz, de l’équipe de France qu’il a façonnée et des surfeurs qu'il a vu grandir restera à jamais gravée dans les esprits. Le plus emblématique des coachs français confie les dessous de la conquête de la médaille d’or historique des Bleus.


UN RÊVE DEVENU RÉALITÉ
« C’est tellement beau d'avoir ce titre de champion du monde des nations de surf que tous les Français convoitaient depuis des années. Sincèrement, j'en rêvais ! Cela faisait 50 ans que le surf français espérait ce titre. C’était presque inespéré à force d’avoir bataillé depuis toutes ces années. Et, pour moi, depuis 2008. C’est une vraie aventure humaine que nous avons vécue avec le staff technique, avec le président de la Fédération Jean-Luc Arassus. J’en rêvais. Et voilà, c’est fait !
En l’espace de 8 mois, la France a gagné le titre mondial en juniors et en Open. C’est énorme. Le surf français est surement le meilleur toutes disciplines confondues. On m’a pris pour un fou quand je l’ai dis en arrivant à la tête des équipes de France il y a 10 ans. Là, on l’a prouvé. J’en suis très heureux. 
On aurait pu faire le grand Chelem. On n’en était pas loin. Joan Duru a gagné sa finale, et de loin ! On n’a toujours pas compris les critères sur cette finale, mais on se console car on est champions du monde des nations. »


L’ÉQUIPE DE FRANCE
JUS 3653« Ça n’a pas été facile de constituer cette équipe, d’autant qu’on était coincé entre deux CT : celui de Rio et celui de Fidji. On est parvenu à rassembler une vraie dream team avec nos quatre meilleurs surfeurs qui sont sur le CT et qui ont décidé de nous rejoindre. On est arrivé trois jours avant le début et j’ai immédiatement senti que nos surfeurs étaient dans la compétition. J’ai vu Joan (Duru) et Jérémy (Florès) vraiment très heureux d’être avec nous. Et que dire de Dimitri (Ouvré), le plus jeune de nos surfeurs, et de Vincent (Duvignac) tellement heureux de faire partie de ce groupe. En plus des six sélectionnés, on avait Justine (Dupont) et Alizé (Arnaud) avec nous, Justine a fait le relais alors qu’Alizé n’a pas surfé mais était tous les jours à nos côtés.
Il s’est passé quelque chose de très fort avec cette équipe et avec le public incroyable de Biarritz. Nos surfeurs s’enlèvent la pression et la basculent sur l’équipe. Ils n’ont plus de pression personnelle, ils surfent pour leurs potes. Jérémy, à choisir entre son titre individuel de 2009 et celui par équipes de 2017, je suis certain qu’il choisit sans réfléchir 2017 ! Nos surfeurs qui ont écrit cette histoire, je les connais depuis qu’ils ont 10 ans. C’est un rêve qu’on a réalisé tous ensemble. On a entendu trois fois La Marseillaise. C’est magnifique. »

LA MISSION DU STAFF TECHNIQUE
foirak« Avec une telle équipe, notre mission était de garder le groupe concentré. Ça n’a pas été pas compliqué car nos surfeurs sont des professionnels. Avec le staff, on les a entourés, on s’est organisé autour d’eux. On les a mis dans les meilleures conditions pour performer. On était accompagné du docteur Thierry Durantel, et de notre préparateur physique Pitou Gaillard. On se professionnalise de plus en plus, et on a donc su s’adapter aux conditions particulières de ces Mondiaux. Je souhaite à n’importe quel coach d'une équipe de France d'avoir un staff aussi bon que le mien. Mes gars sont doublement méritants car ils arrivent même à supporter mon caractère (rires). »

LE CHANGEMENT DE FORMAT
« On a explosé toutes nos routines sur cette compétition ! Contrairement à d’habitude, les filles ont fait leur compétition sur les trois premiers jours avant de s’en aller ; on a eu des séries qui ont débuté à 21h, ... On a du zapper des stretching, des briefings, … Mais ça n’a pas changé l’esprit de la compétition. On était préparé à tout. On avait un objectif. On s’est adapté et on a réussi à aller au bout car on était prêts comme jamais. »

DIX JOURS EN COMMUN
AMBIANCE ÂFFS JUSTES JUS 3383« Un grand merci à la Fédération Française de Surf pour nous avoir mis dans les meilleures conditions de travail : l’hôtel de l’équipe de France était juste... parfait ! Merci aussi à tout le personnel pour son accueil très chaleureux. On s’est parfois retrouvé en galère dans certains pays pour préparer des Mondiaux. Là, on était au top ! Les athlètes ont pu s’entraîner, récupérer et performer. On ne pouvait pas faire mieux.
La Fédération a évolué : quand tu veux les meilleurs pros avec toi, tu les mets dans les meilleures conditions. On ne pouvait que gagner dans l’établissement retenu par la Fédé’ : cryogénie, salle de sport, balnéothérapie, ... On a mis nos athlètes dans les meilleures conditions pour Biarritz mais aussi pour enchaîner sans fatigue pour rejoindre le tour pro à Fidji. »

LE DOUBLÉ DES FRANÇAISES
« La victoire de Pauline (Ado) n’est pas surprenante. Pour nous, c’était l’équipe avant tout. On voulait faire 1 et 2 chez les filles, quelque soit l’ordre. Que ce soit Pauline ou Johanne (Defay). Forcément, une Basque qui gagne à Biarritz, c’est beau. Encore une fois, je ne suis pas surpris car Pauline a gagné beaucoup de compétitions à Biarritz. 
Defay Johanne FRA Ado Pauline FRA FFS ARRIETA ARR 3454 1En équipe de France de surf, les filles ont rapporté 4 titres de championnes du monde. Quelques soient les filles qui sont sélectionnées, ce sont toujours des valeurs sûres. Elles nous apportent des médailles d’or, d’argent, de bronze. On se sent en sécurité avec nos filles sur les Mondiaux ISA. »


LE CHOIX DE BIARRITZ

« Beaucoup de gens se posaient des questions sur le choix de Biarritz. Moi non ! Biarritz, c’est l’arène du surf français. On ne pouvait pas se passer de championnats du monde à Biarriz. La mairie et l’organisation de la Fédération Française de Surf ont été parfaites ! Il y a une ambiance unique à Biarritz. Avec le public, les fans, les vrais fans ! J’ai des frissons en repensant à ces milliers de personnes qui ont chanté La Marseillaise, à ce public derrière nous pendant le relais. La Grande Plage, c’est l’histoire du surf français. Cette ambiance, il n’y a que là qu’elle pouvait être. C’était une fierté pour les Biarrots d’être la capitale du surf européen et mondial.
J’ai aussi une relation spéciale avec les locaux de la Grande Plage, qui date de ma génération des années 80 quand on y venait avec les surfeurs réunionnais. Durant les Mondiaux, ils étaient là tous les jours, à fond derrière l’équipe de France. Ils m’ont donné des conseils précieux sur l’évolution de la houle en fonction des marées. Ou simplement avec un regard ou une tape sur l’épaule. L'amitié rend plus fort ! »


LA MÉTHODE DE L’ENTRAÎNEUR NATIONAL
Johanne Defay FRA FFS ARRIETA ARR 0911« Ma plus grande fierté en tant qu’entraîneur national est d’avoir créé une ambiance unique. Ce n’est pas moi qui fait surfer nos athlètes. Je les conseille un peu, j’interviens aussi dans la stratégie, de temps à autre. Mais par dessus tout, je suis fier d’avoir insufflé un véritable état d’esprit français. On se bat pour l’équipe de France. A Biarritz, j’ai vu nos surfeurs s’encourager tous les jours, rigoler tous les jours, s’arracher tous les jours. Vous avez vu le relais ? Ils ont tout donné, ils ont couru sur la plage comme jamais. 
Il y en aura toujours pour critiquer ma méthode. On me reproche d’être souvent trop cool avec nos surfeurs. Mais je sais ce que je fais : j’ai vu ces gamins grandir, on ne gère pas ces mecs comme on gère des juniors. Il faut leur faire confiance, savoir les laisser se prendre en main s’ils le sentent, s’ils le veulent. Je vais vous dire un secret : ce groupe s’est géré tout seul lors des Mondiaux ! Il fallait voir un Joan (Duru) coacher un Vincent (Duvignac), un Jérémy (Florès) coacher un Joan.
Ça a été des moments magiques de voir ces garçons discuter entre eux. Se faire autant confiance les uns les autres. C’est unique. Il n’y a qu’en France qu’on a ça. C’est notre force. »

ET MAINTENANT, LES JEUX OLYMPIQUES !
« Champion du monde des nations, c’est bien. Mais dans trois ans, il y a les Jeux Olympiques. Trois ans, c’est demain. On va continuer à accompagner nos meilleurs surfeurs sur les CT et les QS que la DTN a identifiés. On a débuté ce travail en février et on va le continuer. On va aussi suivre les Tahitiens, ils vont intégrer le collectif en vue des Jeux de Tokyo. On aura une équipe de France très forte pour 2020 car on veut aller chercher l’or au Japon. Tout en préparant 2024 en travaillant avec notre équipe championne du monde junior en titre. »

DÉDICACE À TOUS LES TECHNICIENS FRANÇAIS
 JUS3342« Ce titre, je le dédie à beaucoup de gens. D’abord à mes potes réunionnais et aux familles des victimes. Je le dédie aussi à tous les bénévoles qui ont bossé sur la compétition, à ceux qui bossent dans tous les clubs de France à longueur d’année. J’ai passé plusieurs hivers en France, je les ai vus sur la plage, par tous les temps, à entraîner, détecter, former.
Ces techniciens nous sortent des petites perles chaque année, que l’on découvre aux championnats de France et qui alimentent le Collectif France Jeunes avec lequel on réalise des stages d’hiver et d’été chaque année depuis bientôt dix ans. On progresse tous ensemble. Ce titre, il est pour les petites mains du surf français. »

 

 

PALMARES ISA WORLD SURFING GAMES 2017

NATIONS JUS5469
1. France 4275 pts
2. Portugal 2850 pts
3. Espagne 2560 pts
4. Mexique 2455 pts
5. Japon 2395 pts
6. Pérou
7. USA
8. Brésil
9. Costa Rica
10. Afrique du Sud
11. Tahiti
12. Australie
13. Angleterre
14. Nouvelle-Zélande
15. Maroc
16. Uruguay
17. Equateur
18. Allemagne
19. Nicaragua
20. Suède
21. Canada
22. Argentine
23. Chili
24. Pays-Bas
25. Israël
26. Panama
27. Suisse
28. Pays de Galles
29. Italie
30. Channel Islands
31. Danemark
32. Norvège
33. Corée du Sud
34. Russie
35. Taïwan
36. Porto Rico
37. Sénégal
38. Ecosse
39. Chine
40. Irlande
41. Autrice
42. Turquie
43. Fidji
44. République dominicaine
45. Grèce
46. Afghanistan
47. Virgin Islands

MESSIEURSDURU JOAN FRA ÂFFS ARRIETA ARR 9435
1. Jhony Corzo (Mexique)
2. Joan Duru (France)
3. Pedro Henrique (Portugal)
4. Jonathan Gonzalez (Espagne)
5. Vicente Romero (Espagne), Yassine Ramdani (Maroc)
7. Jérémy Florès (France), Jordy Collins (USA)
9. Vincent Duvignac (France), Dimitri Ouvré (France), Ariihoe Tefaafana (Tahiti), Miguel Blanco (Portugal)


DAMESADO PAULINE DEFAY JOHANNE FRANCE ÂFFS ANTOINE JUSTES JUS5400
1. Pauline Ado (France)
2. Johanne Defay (France)
3. Leilani McGonagle (Costa Rica)
4. Bianca Buitendag (Afrique du Sud)



RELAISTEAM FRANCE FFS ARRIETA ARR 9581
1. France (Jérémy Florès, Joan Duru, Vincent Duvignac, Dimitri Ouvré, Justine Dupont)
2. Portugal
3. Pérou
4. USA



LE PALMARES COMPLET ICI

 

 

Dernière modification le : 22 juin 2017
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