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Réunion - Requins : la position de la Fédération

Suite à l’attaque de requin du 12 avril 2015, dont a été victime le jeune Elio Canestri, 13 ans, membre du Pôle espoirs de surf de La Réunion, et après la visite dans le département de Jean-Luc Arassus, président de la Fédération Française de Surf, le président et le bureau directeur de la Fédération Française de Surf communiquent.

 

En préambule, la FFS espère que l’intelligence collective humaine pourra trouver une solution à ce problème. À la condition sine qua non qu’il n’y ait pas de transgression et d’analyse perverse de la situation.

 

Les requins à La Réunion

- 50% des attaques mortelles de requins en 2015 sont concentrées sur… 30 km de plage à La Réunion.

- Il s'agit de la 16e attaque de requins à La Réunion depuis 2011. La 7e mortelle (5 surfeurs et 2 baigneurs) pour trois ayant causé de graves mutilations. C’est la deuxième attaque mortelle cette année. Il y a deux mois, le 14 février, une jeune femme de 20 ans avait été mortellement attaquée par un requin tigre alors qu’elle se baignait à quelques mètres du rivage à l'Etang-Salé. La dernière attaque sur un surfeur avant celle d’Elio remontait au 22 juillet 2014, sur le spot de Saint-Leu. Un surfeur de 51 ans avait été mordu au mollet et au poignet droit. 

- Toutes ces attaques sont concentrées sur une bande de 30 km sur la Côte Ouest de La Réunion, pourtant épargnée jusqu’à 2011. Cinq sont à imputer au requin bouledogue, deux au tigre.

- Les deux espèces impliquées dans ces attaques sont le requin bouledogue et le requin tigre. Deux espèces qui ne sont pas menacées et ne sont pas protégées.

- En quatre ans, les attaques de requins ont eu de lourdes répercussions sur la pratique du surf à La Réunion. Le nombre de licenciés est passé de 1600 en 2011, date de l'augmentation brutale des attaques, à 400 aujourd’hui. 

 

L’attaque du 12 avril 2015

- Le jeune Elio Canestri (13 ans) a été attaqué alors qu’il surfait avec six amis sur le spot des Aigrettes situé à 50 mètres du bord, à 500 mètres de la plage la plus populaire de La Réunion, Boucan Canot.

- Il a été attaqué une heure et demi après le début de la session. 

- Il a été attaqué après avoir pris une vague, dans une situation où il était seul et isolé du groupe. Une procédure d’attaque classique du requin.

- La FFS trouve inacceptable le fait que l’on puisse considérer Elio responsable de cet accident. La situation d'interdiction ne génère pas de la sécurité, bien au contraire. 

- Un enfant de 13 ans, quand on lui interdit quelque chose, il a plutôt tendance à essayer de le faire en cachette.

- Seule la pédagogie et la connaissance du milieu permettront une prévention efficace.

 

La présence anormalement élevée de requins dans les eaux réunionnaises

- Selon une étude des scientifiques de La Réunion remise le 13 mai 2013 au Préfet de La Réunion, il y a « un déséquilibre, une densité anormale de requins, une agressivité, une côte ouest infestée, des spécimens de taille importante »; Cette étude faisait déjà été d’un « déséquilibre de l’écosystème marin au large de la Côte Ouest ».

- Quand on parle requin à La Réunion, on parle ici d’un prédateur hors norme, furtif. On sait de manière empirique que, depuis une dizaine d’années, le nombre de requins bouledogues s’est intensifié. On ne peut pas dire qu’il n’y a pas un nombre en augmentation peut-être exponentielle. 

- La vente de requin bouledogue et de requin tigre est interdite au prétexte que leur chair contiendrait une toxine (Ciguatera). Depuis 1999 et cette interdiction, aucun cas d’intoxication n’a été relevé à La Réunion alors que la population locale continue d’en consommer.

 

La recherche scientifique à La Réunion

- La FFS continue à être favorable au programme de recherche sur les requins mené par l’Institut de recherche pour le développement (IRD), tout en lui demandant de procéder à un effort dans la gestion du gain de temps. 

- La gestion du facteur temps et de l’efficience des procédés de collecte d’informations (fiabilité des balises, fiabilité des marquages) doivent être améliorés.

- La FFS et les surfeurs réunionnais, participent à ces améliorations.

- La FFS demande également à ce que tous les procédés innovants (électromagnétiques, etc…) soient réellement testés. 

 

L’interdiction des activités nautiques et de baignades à La Réunion

- La FFS rappelle que la Réunion est la seule île au monde où la baignade et le surf sont interdits en raison de « la présence anormalement élevée de requins particulièrement agressifs », selon les spécialistes de ces poissons.

- Aujourd’hui, l’interdiction de baignade est justifiée parce que les moyens de sécurisation commencent à intervenir. Cela met du temps à se mettre en place. La FFS a demandé à ce que ce temps soit réduit.

- Les surfeurs sont citoyens et respectent une certaine interdiction. Ils sont très prudents. Il y a un problème de territoire, cela passe par des barrières, par la pêche.

- La FFS demande aux pratiquants de respecter l’interdiction de surfer.

 

La pêche d’un requin tigre le 19 avril

- Le président de la Fédération Française de Surf est allé à la pêche avec un compétiteur de pêche au gros, samedi dernier à l’Ile de La Réunion. Ancien élu de la Ligue réunionnaise de surf et père d’un surfeur, champion de France et membre des équipes de France.

Comme le font des centaines de milliers de professionnels et de touristes tous les jours de par le monde. 

- Le président de la Fédération Française de Surf a participé à la capture d’un requin tigre de 400 kilos. Cette espèce n’est pas menacée, ni protégée.

- Cette pêche sportive est autorisée. 

- Rappelons que la pêche traditionnelle existe depuis 40.000 ans et n’a jamais menacé la survie d’une espèce de poisson. Contrairement à la pêche industrielle de requins que la FFS condamne.

- Cette pêche artisanale est inscrite dans le patrimoine culturel réunionnais.

- Témoignage du président de la FFS : « Ce n’était pas une expédition punitive. Ce serait mal connaître la redoutable capacité de prédateur d’un requin que de prétendre, à l’avance, d’aller le pêcher à la demande. Nous avons sorti un prédateur de 4 mètres et 400 kilos de l’eau. L’émotion provoquée par cette pêche ne risquait pas de m’émouvoir au regard de la semaine vécue. »

- Suite à la pêche de ce poisson, dont rappelons-le l’espèce n’est pas protégée, le président Jean-Luc Arassus a reçu des menaces physiques.

- La FFS indique que suite à cette pêche du 19 avril, l’Etat a procédé à la pêche de 6 requins tigres de 2m50 à +4 mètres dans le cadre du dispositif Cap Requins. Deux autres requins tigres avaient été pêchés par l’Etat peu avant.

- La pêche régulière et ciblée reste une condition incontournable à la reconquête du territoire abandonné aux requins durant les 15 dernières années.

 

L’impact économique de la crise requin à La Réunion

- La FFS rappele qu’avant la série d’attaques qui a débuté en février 2011, La Réunion comptait 17 écoles de surf. Il n’en existe plus qu’une seule qui donne des cours de Stand Up Paddle dans le lagon de l’Hermitage. 

- La situation est catastrophique pour l’ensemble des activités économiques de La Réunion, sérieusement impacté par la crise requin : tourisme, restauration, hôtellerie, activités nautiques, plongée, etc…

- 25.000 touristes en moins en 2012.

- 30.000 touristes en moins en 2013. Pas encore de chiffres pour 2014 mais des estimations portant entre -10 et -18% par rapport à 2013.

 

Les critiques envers la Fédération

- La FFS n’a pas attendu ces évènements pour être solidaire de la protection de toutes les espèces menacées. 

- La FFS proposera aux autres nations comme l’Afrique du Sud, qui pêche 600 requins par an sur 40 km de filets maillants, de collaborer à l’amélioration de tous les procédés. 

- En France, où l’on pêche 25 tonnes de requins par jour, ces polémiques retardent la mise en place des mesures ciblées, visant la réinstallation des activités sur les 30 km de la Côte ouest de La Réunion.

- La FFS rappelle qu’elle défend le monde marin et les sites naturels. On ne peut pas l’accuser de vouloir nuire à la nature.

- La FFS rappelle que les surfeurs de La Réunion ont participé à la rédaction d’un arrêté préfectoral visant à protéger le requin de récif, dont le rôle environnemental est réel comparé aux bouledogues et aux tigres. Quant certains s’activent sur les réseaux sociaux, les surfeurs de la Réunion réalisent de vraies actions environnementales.

- La FFS tient à souligner qu’elle ne cautionnera jamais le massacre de requins. Elle regrette qu’un amalgame soit délibérément fait par des personnages mal intentionnés entre la pêche industrielle qui prélève à des fins commerciales plus de 20.000 tonnes de requins chaque année en France et la prise de quelques spécimens par des pêcheurs traditionnels réunionnais.

- La FFS fait savoir qu’une reprise normale de la pêche artisanale de requins à La Réunion représenterait 1/1.000.000 de la pêche artisanale dans le monde. 

- La FFS est solidaire des surfeurs et des associations d’usagers de la mer, qui luttent pour un retour à la normale à La Réunion. Au prétexte de la sauvegarde de certaines espèces de requins, qui ne sont pas rappelons-le protégées, La Réunion ne peut devenir un sanctuaire de requins bouledogues, lesquels ont ruiné l’écosystème originel. Il en va de la vie de ses habitants, de ses enfants.

- La FFS ne peut plus tolérer que la sauvegarde des usagers de la mer soit bafouée par des propos déplacés.

- La FFS ne peut plus tolérer que la mémoire des surfeurs morts et des surfeurs mutilés soit bafouée par des propos injurieux.

 

La gestion requins chez les voisins de La Réunion

- Après deux attaques mortelles en 2011, le gouvernement des Seychelles a obligé les petits pêcheurs à reprendre la pêche côtière aux requins et à relancer la consommation. Depuis 2011, les Seychelles ont instauré une filière de pêche aux squales artisanale et durable, soumise à quotas, réajustés chaque année selon que les prises augmentent ou diminuent.  

- La consommation de requins bouledogue et tigre n’est pas interdite à l’île Maurice, distante de 200 km, ni à Mayotte, département français, situé à 300 km de Madagascar où sévirait la toxine Ciguatera.

- L’Afrique du Sud pêche 600 requins par an et dispose de 40 km de filets maillants sur ces côtes, installés au large des plages publiques. Ce dispositif a été installé voici plus de 60 ans. 

 

La gestion requin et le surf international

- La FFS rappelle que le mercredi 5 mars 2014, un grand requin blanc de 3m50 a été capturé puis tué car il rodait autour de Snapper Rocks (Gold Coast, Australie), site du Quiksilver Pro et du Roxy Pro. Selon l’Australien Jeff Krause, en charge du programme de contrôle des requins : « Le fait d’avoir tué l’animal était nécessaire car il se trouvait à une trop faible distance du site de la compétition. »

 

L’avenir du surf à La Réunion

- La FFS assure qu’elle se battra pour que le Pôle Espoir continue à fonctionner à La Réunion. La Réunion représente 50% des effectifs des équipes de France de surf. 

- Le surf a de l'avenir à la Réunion. Il est inconcevable d'arrêter l'activité. C’est un atout économique pour l'île, il faut trouver des solutions à cette crise requins.

- A son retour de La Réunion, le président de la FFS a rencontré des représentants de l’Etat à Paris ce lundi 20 avril. Il existe une forte probabilité d’une aide substantielle pour permettre des stages en métropole, ou à l’étranger, pour les surfeurs du Pôle Espoir de La Réunion.

 

Les menaces de Sea Sheperd

- Cette ONG a été fondée et présidée par l’animaliste Paul Watson. Lequel a été renvoyé de Greenpeace pour ses agissements contre productifs. Il est actuellement recherché par plusieurs Etats et réside en France où il a reçu l’asile politique. 

- C’est donc depuis la France que l’ONG est désormais active et qu’elle a fait de la crise requins de La Réunion son nouvel axe de propagande.

- Cette ONG est omniprésente sur la scène médiatique. 

- Sur son site, elle assure protéger la biodiversité marine partout dans le monde. Installée au début de la crise requins à La Réunion, où la vie marine est un enjeu, elle ne s’est jamais senti concernée par la surpêche industrielle, la pêche illégale, le trafic d’espèces, les prises accessoires de cétacés, de requins, de tortues, la pollution, la quasi disparition des requins de récifs, les grands travaux d’aménagement, etc… 

- La seule position de cette ONG est d’assurer sa promotion, vendre une image, mener une vendetta contre ceux qu’ils ont désigné « connards de surfeurs ».

- Depuis quelques jours, les membres actifs de cette ONG mènent une campagne de dénigration envers la FFS sur les réseaux sociaux, les boites mails, les partenaires de la FFS. Des insultes et mêmes des menaces ont été proférées par des gens qui placent la vie d’un poisson avant celle d’un humain.

- Cette ONG n’a aucun comité scientifique ou technique composé de gens de mer permettant d’assurer la diffusion d’informations vérifiées. 

- Cette ONG est également en guerre contre Europe Ecologie Les Verts, la Fédération française d'études et de Sports Sous-Marins, le Comité Régional d’Etudes et de Sports Sous-Marins de la Réunion

- Ils ont quitté cette ONG :

Elizabeth May, chef du Parti vert du Canada

Steven Guilbeault, écologiste canadien 

Murray Bookchin, philosophe américain de l’écologie sociale 

François-Xavier Pelletier, Ethno-cétologue, réalisateur, photographe et écrivain français

Florentine Leloup, ancienne président de Shark Angels France et maintenant de Shark Citizen, dénonce les agissements néfastes de cette ONG.

- Plusieurs demandes ont été faites auprès du gouvernement français pour qu’il reconsidère l’asile politique offerte au leader de l’ONG.

 

En savoir plus sur les agissements de cette ONG : https://lesjeunessentinelles974.wordpress.com

 

Les demandes qui ont été faites auprès de l’Etat

- La FFS a demandé à l’Etat un effort de pêche ciblée par les experts.

- La FFS a demandé la reprise du dispositif des vigies requins renforcées au plus vite.

- La FFS a demandé l’installation le plus rapidement possible de barrières physiques sur les plages.

- La FFS se félicite des mesures qui ont été prise par les différentes communes de l’ouest, notamment la commune de Saint-Paul où la dernière attaque mortelle a eu lieu. Des filets doivent être installés d’ici septembre sur les plages de la commune. Ces filets, dits de « nouvelle génération », longs de 700 mètres, installés du fond à la surface de l'eau, et qui contrairement aux filets maillant australiens, n’ont pas de prise, ne capturent pas toutes sortes de poissons.  

- La FFS a demandé que le filet proposé par monsieur Patrick Florès, élu de la Ville de St Paul, vienne en avion de Bretagne pour être assemblé à La Réunion et gagner deux mois de délais.

 

 

Témoignages

Philippe Mespoulhé, docteur en biologie marine et installé à La Réunion : « Certains spécimens identifiés et sédentarisés de plus de 3 mètres, qui représentent une menace évidente pour les usagers, devraient être prélevés. Au nom de la survie des océans, il faut certes accepter la présence des requins – qui ne sont ni cruels ni sanguinaires – pour conserver l'équilibre général du milieu. Mais une réflexion s'impose : la régulation d'une population d'animaux qui pose problème doit rester envisageable. »

Bernard Séret, chercheur à l’IRD : «  La réserve n’est pas la cause des attaques. On ne peut pas avoir un parc d’attractions aquatiques et une réserve au même endroit. Il faudra faire un choix. »

Bertrand Baillif, pêcheur professionnel à La Réunion : « On a tellement protégé le requin qu’aujourd’hui il y a une surpopulation de requins. On sait qu’il y a une surpêche au large qui rabat les requins sur nos côtes. En pêche de nuit, on perd 30% de notre pêche à cause du requin. »

Jérémy Florès, n.1 français et originaire de La Réunion : « De génération en génération, il y avait toujours des pêcheurs. Puis des écologistes venus d'ailleurs sont arrivés et ils ont arrêté la pêche dans un rayon de 10 kilomètres où toutes les attaques de requin surviennent actuellement. »

Gérard Romiti, président du comité national des pêches de La Réunion : « Il y a beaucoup de méthodes à employer, il faut que les requins soient pêchés par les pêcheurs professionnels pour réguler ce problème. C’est un débat difficile. Le pêcheur doit être vu comme une sentinelle de la mer. Je touche du doigt ici, à une catastrophe humaine. »

Alain Hoarau, pêcheur de requins de père en fils : « Avant, on sortait jusqu’à 6 ou 7 squales par semaines. Aujourd’hui, j’en vois dix fois plus, si ce n’est 100 fois plus. »

Dernière modification le : 23 avril 2015
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