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Andy Crière en bronze, la France quatrième par équipes

Emmenés par leur capitaine Andy Crière, troisième en -18 ans, les juniors Français prennent la quatrième place des Mondiaux 2013 du Nicaragua. (Photo ISA/Tweddle) Emmenés par leur capitaine Andy Crière, troisième en -18 ans, les juniors Français prennent la quatrième place des Mondiaux 2013 du Nicaragua. (Photo ISA/Tweddle)

Le capitaine de l’équipe de France prend la troisième place des championnats du monde juniors, dont la finale s’est disputée ce dimanche en fin de matinée sur le spot de Playa Jiquiliste, au Nicaragua. Kim Véteau est 5e chez les filles -16 ans, Elliot Ivarra 6e chez les -18 ans. La France termine ces Mondiaux juniors à la quatrième place au classement par équipes, soit le deuxième meilleur résultat de son histoire.

Andy Crière n’aura pas gagné son pari mais comment en vouloir au Basque qui nous a fait un championnat du monde de toute beauté. Impérial dans les vagues comme lors des discussions au sein de l’équipe de France où il a pris la parole avec aisance, intelligence et prestance. Cette finale mondiale des moins de 18 ans, Andy en avait rêvé depuis quatre ans qu’il waxe ses boards aux quatre coins de la planète ISA. Ce dimanche, à Playa Jiquliste, la station balnéaire à deux heures de route au sud de Managua, la capitale nicaraguayenne, l’Hendayais n’a pas trouvé les bonnes vagues pour exprimer tout son potentiel.

« Je rêvais de ce podium depuis quatre ans »

« J’ai pris deux vagues moyennes en début de série alors que mes trois adversaires ont eu, eux, de bonnes vagues, explique-t-il. Puis après, il n’y a plus eu de vague… J’ai attendu jusqu’à la fin une bonne vague qui n’est jamais venue. » Il a aussi chuté sur deux tentatives d’airs mais cela aurait-il suffi pour contrer l’Hawaïen Josh Moniz et l’Australien Soli Bailey ? On peut en douter à observant le surf explosif de ces deux-là. Mais en y regardant de plus près, on s’aperçoit aussi que le Français s’est offert Luke Hynd, l’autre Australien de la finale, celui qui avait fini devant lui au tour suivant… Comme quoi. L’histoire aurait pu être magnifique, on dira, donc, qu’elle est très belle. Crière le premier s’en réjouit: « Je suis quand même content de mon podium. Je rêve de ça depuis tout petit. Ça fait quatre ans que je fais des championnats du monde, je n’avais jamais fait un tel résultat. » Sur le podium, enveloppé du drapeau tricolore et béret basque à la main, le garçon a savouré.

Véteau assume son élimination

A l’inverse, Kim Véteau peut s’en vouloir. Son surf pouvait lui offrir le titre mondial. En toute objectivité. Au-dessus techniquement de toutes les autres compétitrices, la Guadeloupéenne est passée à côté de sa finale de repêchages, sorte de demi-finale unique pour monter en grande finale. La jeune fille assume : « Je n’étais pas venue ici pour faire 5e… Mais aujourd’hui, je n’étais pas connectée avec l’océan. Je n’arrivais pas à trouver les vagues. Et mon surf n’a pas été assez bon pour espérer passer. Je suis pourtant partie avec zéro pression. Ce n’est pas de la malchance quand on n’arrive pas à poser ses manœuvres. C’est moi qui ai merdé… » Sortie dès le deuxième tour du tableau principal pour un mauvais choix tactique sur le spot changeant de Playa Jiquiliste, Véteau confie qu’il ne s’agissait sans doute « pas de (ma) compétition ». Et à voir le show de l’Hawaïenne Mahina Maeda en finale (19.16 pts sur 20 possibles), sans doute n’aurait-elle pu repartir du Nicaragua avec le titre mondial. On relèvera que dans cette catégorie, la Tahitienne Karelle Poppke prend la deuxième place et que nos amis polynésiens remportent donc une médaille d’argent.

Ivarra a « manqué de chance »

Reste celui qui nous aura tous bluffé par son talent et sa décontraction tout aussi naturelle : Elliot Ivarra, le monsieur marathon des repêchages. Sortie de la route du tableau principal dès le premier jour, il a ensuite enquillé toutes les séries (9) des repêchages avec un surf qui n’a cessé de monter en puissance. Ce dimanche matin, le surfeur de St Barthélémy n’a pas eu les vagues pour s’exprimer. Lui parle d’expérience. « Je pense que j’ai fini par lâcher car je n’ai pas l’expérience de ces grands rendez-vous. Mais j’ai beaucoup appris, tous les jours. Il m’a manqué un peu de chance aussi. J’en ai eu toute la semaine mais pas aujourd’hui. J’aurais aussi pu essayer de varier mon surf et de tenter des manœuvres innovantes, comme les airs, pour espérer passer en finale. » Il l’a donc regardé, cette fois, du rivage.

Juste derrière les Etats-Unis

Sans doute essoufflé par tous les efforts physiques et moraux de la semaine, la France ne s’est pas qualifiée pour la finale de la Aloha Cup, compétition par équipes et en relais ouverte aux 7 meilleures nations mondiales et au pays organisateur. Tenante du trophée (en 2011, au Panama), elle prend cette fois la 7e place. Presqu’anecdotique. Car la grande satisfaction reste cette quatrième place au classement général aux points et par équipes. Sixième lors de la dernière édition, malgré le titre mondial de Cannelle Bulard, la France grimpe de deux places, doublant notamment le Brésil et le Japon.
Devant le pays de l’oncle Sam jeudi, et encore à portée de tir des Etats-Unis ce dimanche matin, les tricolores terminent ses championnats du monde sur cette bonne note. « Cette équipe n’a pas de stars, elle est homogène, elle fera quelque chose au Nicaragua », avait prédit Patrick Florès, l’entraîneur national. Pari (presque) réussi puisqu’elle frôle le podium qu’elle ambitionnait. Mais pari gagné quand même puisqu’elle repart avec le bronze en juniors, la catégorie la plus relevée de ces World Junior Surfing Games.

Trois titres individuels pour Hawaï

Comme en 2011, Hawaï est le grand vainqueur de ces championnats avec trois titres individuels : Josh Moniz (-18 ans), Tatiana Weston-Webb (-18 ans filles) et Mahina Maeda (-16 ans filles). Seul l’Australien Jacob Wilcox (-16 ans) est venu briser cette hégémonie en s’imposant devant le plus Français des surfeurs italiens : Leonardo Fioravanti. Un résultat suffisant, auquel s’ajoute l’étrange interférence infligée à la Barbadienne Tuach offrant la deuxième place à Single (-18 ans), pour permettre aux Australiens de remporter le titre mondial par équipes. Quant aux Français, ils pourront toujours se dire qu’ils sont la quatrième équipe de ces championnats, mais la troisième nation mondiale. Car jusqu’à preuve du contraire, Hawaï est toujours un État américain…

Rendez-vous en 2014 à…

« On est à notre place, on a fait du bon boulot, se félicite Florès. Ce résultat est le deuxième de l’histoire du surf juniors français après celui du Brésil (2006) où la Fédération s’était appuyée sur nos plus grands talents formés par l’industrie du surf : Jérémy Florès, Marc Lacomare, Pauline Ado… Là, je suis fier de cette équipe que nous avons formée depuis des années et menée à cette place. Je félicite pour cela mon équipe technique qui a fait un travail remarquable ici au Nicaragua. »
Rendez-vous est d’ores et déjà pris pour l’édition 2014, laquelle pourrait se disputer en… Amérique centrale ! L’Équateur s’étant officieusement proposé. Ceci dit, le président de l’ISA Fernando Aguerre devrait venir aux Açores en septembre pour l’Eurosurf. Pas seulement pour surfer les vagues portugaises. Un retour d’un championnat du monde en Europe symboliserait la reconnaissance déjà acquise de la Fédération internationale à l’endroit du Vieux Continent. La France a, elle, un an pour travailler ce qui lui manque, et pour aller chercher ce podium si aguichant ; qui lui fait des clins d’œil depuis trop longtemps. En attendant la première place dont rêve Patrick Florès.

A Playa Jiquiliste, Stéphane Sisco

 

Réactions

Andy Crière : « Je suis quand même content de mon podium. Je rêve de ça depuis tout petit. Ça fait quatre ans que je fais des championnats du monde, je n’avais jamais fait un tel résultat. C’est beau un podium ! J’ai pris deux vagues moyennes en début de série alors que mes trois adversaires ont eu de bonnes vagues. Puis après, il n’y a plus eu de vague… J’ai attendu jusqu’à la fin une bonne vague qui n’est jamais venue. Je suis content car je sais que mon surf est là. J’ai tenté des manœuvres aériennes et je suis tombé. Peut être n’ai-je pas cru en moi. Il me faut encore prendre confiance pour réaliser et réussir ce genre de manœuvres qui scorent beaucoup de points. Même si ce n’était pas facile d’en faire aujourd’hui avec le vent off shore. Je tiens à remercier ma famille, mes sponsors, le staff de l’équipe de France. C’était une semaine dingue. L’image que je vais retenir ? Ce podium et l’équipe ! »

Kim Véteau : « Je n’étais pas venue ici pour faire 5e… J’ai fait une bonne compétition car malgré mon élimination au 2e tour du tableau principal, j’ai fait tous les repêchages et je n’étais plus qu’à un tour de la grande finale. C’est décevant de s’arrêter si près du but. Mais je vais retirer le positif, voir ce qui n’a pas marché pour l’avenir. Ce qui m’a manqué dans ma série ? (Elle réfléchit). Je n’étais pas connecté avec l’océan. Je n’arrivais pas à trouver les vagues. Et mon surf n’a pas été assez bon pour espérer passer. Je suis pourtant partie avec zéro pression. Ce n’est pas de la malchance quand on n’arrive pas à poser ses manœuvres. C’est moi qui ai merdé… Il faut un sacré mental pour cette compétition. Ce n’était pas ma série, pas mes championnats du monde. Je vais m’en remettre. Je vais retenir ces 12 jours incroyables avec l’équipe de France. Nous, les Français, on n’est pas loin des meilleures nations, il nous manque quelques petites trucs. Personnellement, je vais essayer d’arranger tout ça pour les compétitions à venir. Si je suis sélectionnée de nouveau, ce ne sera pas pour faire une cinquième place mais pour aller en finale, toucher la première place et entendre la Marseillaise ! Je me suis améliorée par rapport à l’année dernière, donc, en 2014, je serai là pour le titre. Mon programme ? Je vais faire les Pro Juniors en Europe qui vont débuter dans quelques jours. Finalement, c’est un bon début cette 5e place pour la saison des Pro Juniors. Pour mon retour chez moi, en Guadeloupe, je ne sais pas, en septembre certainement, je verrai… En tout cas merci à toute ma famille et mes amis en Guadeloupe, ils ont été super ! Ils ont cru en moi, ils m’ont donné toutes leurs forces, je veux juste les remercier. C’était ma compétition mais c’était aussi la leur. »

Elliot Ivarra : « Franchement, je suis très fier d’être arrivé jusqu’à ce tour, même si j’ai perdu. Je suis content de moi. Je dis bravo à Andy qui, lui, n’est pas passé par les repêchages et qui nous a fait la finale. J’espère faire mieux la prochaine fois, je voulais gagner ce titre, mais quand même 6e, c’est pas mal pour mon premier championnat du monde. Ce qui m’a manqué ? Un manque d’expérience, je n’ai pas beaucoup d’expérience des grosses compétitions. J’en apprends tous les jours. Il m’a manqué un peu de chance aussi. J’en ai eu toute la semaine mais pas aujourd’hui (dimanche). J’aurais aussi pu essayer de varier mon surf et de tenter des manœuvres innovantes, comme les airs, pour espérer passer en finale. J’ai beaucoup surfé toute la semaine mais j’étais bien préparé, merci pour les entraînements dans le lac de Hossegor (Landes), ça m’a bien servi. Il fallait tenir le rythme, j’ai été à fond sur toutes mes séries, du début à la fin. J’étais prêt physiquement. Mon programme : continuer à m’entraîner physiquement et dans le surf, prendre des cours d’anglais et d’espagnol aussi (rires). Je ne sais pas quand je vais rentrer chez moi à St Barthélémy car je m’entraîne à Hossegor et c’est vraiment un bon endroit pour progresser. »

 

Le bilan avec Patrick Florès, head coach

L’entraîneur national se satisfait de la quatrième place française même s’il sait que le résultat final aurait pu être meilleur. Il revient sur la performance collective du groupe et parle d’avenir.

Sa synthèse
« C’est un bilan mitigé mais en même temps positif. On est quatrième, on est à notre place. Ça démontre le gros travail que fait la Fédération, mais aussi les clubs et la synergie constructive avec l’industrie du surf. Le surf français progresse, c’est clair. Aux Mondiaux de l’ISA, quant on est quatrième, on monte sur le podium. C’est bien pour les jeunes. »

Andy Crière
« Je suis très fier d’Andy (Crière) et il peut être très fier de lui. Andy, c’est une belle histoire. Il a perdu son sponsor mais il s’est accroché. Il a travaillé, il a changé d’encadrement. C’est très bien qu’il fasse troisième. »

Kim Véteau
« J’ai des regrets pour Kim (Véteau) qui aurait pu gagner. Mais elle est jeune, et est programmée pour aller sur le tour mondial professionnel. Maintenant, ce serait bien qu’elle nous ramène des titres aussi (sourire). »

Les autres filles
« Les autres filles se sont bien battues, ont mis beaucoup de forces. Tessa (Thyssen) et Joséphine (Costes) sont allées au bout d’elles-mêmes. Pour Marie (Troja), j’avais parlé d’un pari sur l’avenir, on m’a même rapproché sa sélection. Elle a répondu pour moi avec son résultat (11e). »

Les cadets
« Pour les cadets, il s’agissait d’un premier championnat du monde pour eux, à part Nommé (Mignot). Ils ont craqué sur la fin. »

Les juniors et Elliot Ivarra
« En juniors, je ne peux rien reprocher à Diego (Mignot) qui, l’an dernier, nous avait fait 6e. Quant à Elliot (Ivarra), c’est la bonne surprise. J’avais dit après le premier jour qu’il fallait faire attention à lui. C’est un vrai guerrier, il a de l’avenir. Il a fait de grosses performances, il s’est raté sur sa dernière série mais je compte sur lui pour l’avenir.

Le staff français
« Enfin, un grand bravo à mon staff qui a été extraordinaire. Et des remerciements à Xavier Delanne qui s’occupe des relations internationale. Il a fait un gros boulot. Grâce à lui, le président de l’ISA nous a cités en exemple. »

L’avenir
« Pour conclure, je dirais qu’on doit encore bosser. On n’a pas les mêmes charges d’entraînement que Hawaï, les Etats-Unis ou l’Australie. Cette équipe aurait pu gagner le titre, on va tout faire pour y arriver un jour. J’en suis persuadé, avec tous les clubs, les comités, de France et de l’outre-mer, on va sortir de très, très bons surfeurs. Et on sera champions du monde. »

 

Résultats des finales

-18 ans garçons

  1. Josh Moniz(Haw) 14.43 pts
  2. Soli Bailey(Aus) 14.40 pts
  3. Andy Criere (Fra) 10.84 pts
  4. Luke Hynd(Aus) 5.70 pts

-16 ans garçons

  1. Jacob Wilcox (Aus) 14.90 pts
  2. Leonardo Fioravanti (Ita) 14.73 pts
  3. Jake Marshall (USA) 12.20 pts
  4. Reo Inaba (Jap) 11.76 pts

-18 ans filles

  1. Tatiana Weston-Webb (Haw) 15.50 pts
  2. Stephanie Single (Aus) 12.10 pts
  3. Nikki Veisins (USA) 11.07 pts
  4. Chelsea Tuach (Barb) 9.17 pts

-16 ans filles

  1. Mahina Maeda (Haw) 19.16 pts
  2. Karelle Poppke (Tah) 13.27 pts
  3. Dax McGill(Haw) 10.57 pts
  4. Frankie Harrer (USA) 4.86 pts

Aloha Cup (relais)

  1. Japon
  2. Australie
  3. Pérou
  4. Etats-Unis
  5. ex. Hawaï et Brésil
  6. ...
  7. ex. France et Nicaragua

 

Les classements des Français

  • 3e. Andy Crière (-18 ans)
  • 5e. Kim Véteau (-16 ans)
  • 6e. Elliot Ivarra (-18 ans)
  • 9e. Joséphine Costes(-18 ans)
  • 11e.Marie Troja(-18 ans)
  • 11e.Tessa Thyssen (-16 ans)
  • 13e. Nommé Mignot (-16 ans)
  • 17e. Tim Bisso (-16 ans)
  • 21e. Arthur Lassée (-16 ans)
  • 21e. Gatien Delahaye (-16 ans)
  • 31e. Nelson Cloarec (-18 ans)
  • 43e. Diego Mignot (-18 ans)

 

Le classement par équipes

  1. Australie 24.256 pts
  2. Hawaï 23.828 pts
  3. Etats-Unis 18.870 pts
  4. France 18.212 pts
  5. Japon 16.322 pts
  6. Afrique du Sud 15.652 pts
  7. Pérou 15.316 pts
  8. Brésil 15.300 pts
  9. Nouvelle-Zélande 12.532 pts
  10. Portugal 12.310 pts

Vidéo associée

Dernière modification le : 04 juillet 2013
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