Mondiaux : Piana, Manciet et Arutkin remettent ça !

Les deux filles de l’équipe de France ont réalisé une nouvelle performance exceptionnelle ce vendredi aux Fidji où vont s’achever, dimanche, les 5es championnats du monde de Stand Up Paddle. Comme deux jours plus tôt en beach race, Olivia Piana est vice-championne du monde, en version longue distance cette fois. Flora Manciet, déjà en bronze l’avant-veille, monte de nouveau sur le podium à l’issue des 17 km entre Cloudbreak et Musket Cove. Autre bonne nouvelle du jour, Arthur Arutkin récupère sa médaille de bronze de la longue distance après examen du jury ! La France est deuxième du classement provisoire des nations à deux jours de l'épilogue.

Quelle course ! Une fois encore les organismes ont été mis à rude épreuve dans le décor pourtant paradisiaque des Fidji. Sur le lagon émeraude de la côte ouest de Viti Levu, la trentaine de filles engagées sur la longue distance (17 km) ont connu l’enfer. Puis la délivrance symbolisée par deux médailles d’argent et de bronze.
La course que Piana redoutait
Pour Olivia Piana, surprise par l’attaque initiale vouée à l’échec de la Canadienne Lina Augaitis, avant de se faire irrémédiablement détacher par l’Américaine Candice Appleby, ce second titre de vice-championne du monde en l’space de 48 heures confirme que la Méditerranéenne est bel et bien une des toutes meilleurs Supeuse au monde. Ce dont on n’a jamais douté. De retour au plus haut niveau cette année après trois saisons de blessures, Piana a fait deux courses exemplaires de maîtrise tant technique que tactique. Avec un mental d’acier, il le fallait bien pour se lancer, seule, sur 15 km de poursuite en plein océan, désespérément plat ce vendredi. Des conditions qu’elle déteste pourtant, elle la naviguatrice dont la passion pour le stand up paddle se décline avant tout dans le vent et les vagues. Privée de « downwind », la Varoise n’a rien lâché et poussé Appleby, pourtant plus à l’aise dans ces conditions, dans ses retranchements.
Piana, deux fois deux = quatre !
Il restera une petite pointe d’amertume pour la compétitrice de la Ciotat, qui avait fait de cette longue distance un objectif majeur. Le titre semblait au bout de sa pagaie. Celle d’Appleby aura franchi la ligne la première. comblant son écart dans le final, Piana termine à 90 secondes de l’Américaine, qui conserve son titre après un raid en solitaire. Comme il y a trois ans au Pérou, Piana va repartir avec deux médailles d’argent qui portent son palmarès à quatre titres de vice-championne du monde. Chapeau bas.
Arrivée au sprint pour Manciet 
Sourire, bisous, photos, interviews, Olivia Piana semblait assez fraîche malgré son effort intense. Mais que dire de celui de Flora Manciet. La Française, auteure comme l’avant-veille en beach race, d’un départ canon, s’était collée au duo infernal Harriet Brown/Dannielle McKenzie. Cette course à trois dura bien 5 minutes avant que l’Australienne et la Néo-Zélandaise ne s’envole jusqu’à la ligne d’arrivée. Rejointe par un petit groupe de trois adversaires, la Landaise choisissait de s’économiser dans le paquet pour en garder dans les bras. Après avoir elle aussi souffert dans l’interminable traversée entre Namotu island et la passe du lagon de Musket Cove, Manciet se détachait aux côtés d’Anna Motten, la redoutable sud-africaine promise au podium.
A bout de souffle
A 100 m du final, les deux femmes lançaient le sprint. Portée par toute l’équipe de France qui hurlait au bord et même dans l’eau, transcendée par une énergie jusque-là inconnue, la Française se surpassait physiquement et mentalement pour dépasser Motten d’un bout de planche. Bronzée comme jamais, Flora Manciet avait tellement donné sur ce rush final qu’elle connaissait un coup de moins bien passager. Portée, au sens propre cette fois-ci, hors de l’eu par ses équipiers, elle reprenait ses esprits plus tard dans un large sourire, pouce levé. Ce bronze là, vaut réellement de l’or.
Deuxième au classement des nations
A l’aube des deux dernières journées de compétition, le bilan des Français est de 3 médailles d’argent et 4 médailles de bronze. Ce qui en fait, pour l’heure, la deuxième nation de ces Mondiaux 2016, derrière l’Australie mais devant les Etats-Unis.
Le Sup surfing reprend ses droits samedi à Cloudbreak
Après deux premières journées de compétitions (dimanche et lundi) disputées dans de petites vagues, la trentaine de concurrents encore en lice (20 messieurs pour 10 dames) vont affronter les vagues du spot de Cloudbreak qui doit se réveiller dans la nuit de vendredi à samedi à l’heure du Pacifique sud. Une houle de 2m50 à 3 mètres est en approche et on s’attend à du grand et beau spectacle. Rappelons que les trois Français engagés sont toujours en course. Caroline Angibaud et Jérémy Massière sont en repêchages alors que Benoit Carpentier est au 3e tour de la compétition. Dans ces conditions de mer, les trois Bleus peuvent frapper fort. Plus à l’aise techniquement dans des vagues de cette taille, Angibaud, Massière et Carpentier trépignent à l’idée de se frotter aux tubes fidjiens qui font partie des plus beaux de la planète surf.
Dimanche, les championnats du monde s’achèveront avec l’épreuve du relais dans la baie de Denarau.

== Arthur Arutkin récupère le bronze !
L'annonce officielle a été faite après l’arrivée des dames, vendredi midi à Musket Cove : Arthur Arutkin est médaille de bronze de la longue distance des championnats du monde de Stand Up Paddle 2016. Gêné par deux bateaux à l'arrivée de la course, jeudi, le Français avait chuté et s'était fait doubler par le Tahitien Georges Cronstead à une cinquantaine de mètres de la ligne. Après réclamation du clan français, la direction de course a décidé de classer Cronstead et Arutkin à la 3e place ex-aequo. Merci à l'International Surfing Association pour cette décision très juste.

LES RÉSULTATS
LONGUE DISTANCE (17 KM)
Stand Up Paddle dames
1. Candice Appleby (USA)
2. Olivia Piana (France)
3. Laura Quetglas Garcia (Espagne)
4. Manca Notar (Slovénie)
5. Terrene Black (Australie)
Prone Paddleboard dames
1. Harriet Brown (Australie)
2. Dannielle McKenzie (N-Zélande)
3. Flora Manciet (France)
4. Anna Motten (AfSud)
Stand Up Paddle messieurs (course de jeudi, classement officiel)
1. Michael Booth (Australie)
2. Titouan Puyo (France)
3. Arthur Arutkin (France) et Georges Cronstead (Tahiti)

RÉACTIONS
Olivia Piana (vice-championne du monde longue distance SUp)
« Je pouvais difficilement faire mieux. Le départ a été très rapide. J’avais vu la course des garçons, je pensais qu’on allait avoir la même. Du coup, ça m’a vraiment étonnée. Lina (Augaitis) explose et Candice (Appleby) part devant, fait la course toute seule. J’ai ramé moi aussi toute seule sous la chaleur et le plat pour la suivre. Je n’avais pas envie de faire cette course toute seule. Mais ça m’a prouvé que j’en étais capable. Même si je préfère le vent et la glisse, je fais quand même deuxième. Je suis donc super contente. J’espère avoir un jour ma revanche dans des bumps (vagues de vent). Ces deux médailles d’argent me font plaisir. Ça va me motiver pour la suite. J’espère trouver une structure pour mieux m’entraîner. La France est assez proche des autres pays sur ces championnats, on a quelque chose à aller chercher. J’espère qu’on va monter sur le podium (par équipes) de ces Mondiaux à l’issue du surf de samedi et du relais de dimanche. »
Flora Manciet (médaille de bronze longue distance prone paddle)
« C’était un des plus beaux finishs de toute ma carrière. Je m’en rappellerai longtemps. Il y a deux jours, la course s’était décidée avant la fin. J’avais pu en garder sous le pied. Heureusement ! Ça a payé aujourd’hui. La Sud Africaine a mené à la fin. Moi, je l’ai joué tactique. Je suis restée dans le groupe. J’ai vu l’Hawaïenne revenir fort. Je suis contente de ce finish. J’ai entendu tellement d’encouragements de mes potes. Je savais que la Sud Africaine allait attaquer. Je savais qu’elle était rapide sur le finish. Je me suis bien placée, je suis restée proche d’elle. Quand j’ai senti qu’elle partait, j’ai utilisé sa petite vague pour la dépasser. J’ai pris mon élan sur cette vague pour aller chercher le bronze pour l’équipe. Je n’ai pas pensé à la place, au résultat, durant la course. J’ai fait une course de position, je suis restée attentive à ce qui se passait. Je ne sais pas si je serai remise dans deux jours pour le relais car j’ai terminé très fatiguée. Je viens bien me reposer et essayer, dimanche, de tout donner sur le relais pour bien terminer ces Mondiaux. »
Arthur Arutkin (médaille de bronze longue distance Sup)
« La direction de course a décidé de me rétablir à la 3e place après que des bateaux ont interféré sur la fin de ma course. C’était une journée très difficile (jeudi). j’avais des courbatures de la veille suite à la beach race (3e place). Avec Titouan (Puyo), quand on est entré dans le lagon, on a attaqué à fond pour le podium. J’étais dans le trio de tête avant de tomber à cause des bateaux qui sont passés tout proche de moi. Du coup, le Tahitien Georges (Cronstead) m’a dépassé et j’ai terminé juste derrière lui. Heureusement, la direction de course a décidé de nous classer ex-aequo avec le Tahitien (après réclamation de l’équipe de France). »

LE PROGRAMME DU JOUR
Finales Sup surfing à Cloudbreak
A partir de 19 heures françaises (jeudi soir)
19h00 : Ben Carpentier, tour 3 messieurs
8h15 : Caroline Angibaud, repêchages 5 dames
9h05 : Jérémy Massière, repêchages 5 messieurs
2h00 : finale dames
3h20 : finale messieurs

PROGRAMME DES MONDIAUX
Samedi 19 novembre : finales Sup surfing à Cloudbreak
Dimanche 20 novembre : relais, cérémonie de clôture

L’ÉQUIPE DE FRANCE
SUP Surfing
Jeremy Massière (Landes)
Benoit Carpentier (Bretagne)
Caroline Angibaud (Vendée)
SUP Racing
Titouan Puyo (Nouvelle-Calédonie)
Arthur Arutkin (Nord)
Olivia Piana (Var)
Paddle Racing
Julien Lalanne (Landes)
Jeremy Camgrand (Pyrénées atlantiques)
Flora Manciet (Landes)
Staff
Président de la FFSurf : Jean-Luc Arassus
Team manager : Stéphane Corbinien
Coach : Serge Lougarot
Médecin : Pascal Depaire
Média : Stephane Sisco
Chef juge: David Noirrit