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Kelly Slater : « Dix ans de travail pour créer cette vague ! »

Kelly Slater : « Dix ans de travail pour créer cette vague ! »  © Photos Captures écran Kelly Slater Wave Company

Kelly Slater lève le voile sur la désormais célèbre KS Wave, la vague artificielle parfaite qu’il a présenté dans un clip vidéo il y a quelques semaines. Dans une interview accordée à Todd Prodanovich, de Surfer Magazine, le 11 x champion du monde américain explique que le projet a été développé sur une dizaine d’années et se projette sur l’avenir du surf en bassin.

 

 

Pourquoi s’est-il impliqué dans la création d’une vague artificielle ?
Kelly Slater : « Je pense que nous avons tous la fascination de surfer « une vague parfaite » et l'idée d’en construire une où nous pouvons contrôler les paramètres n'est pas nouvelle. Enfant, j'ai surfé des piscines à vagues. Je les ai essayées toutes, c’était amusant, mais elles laissaient beaucoup à désirer. Quand j'ai été confronté au concept d’un bassin en anneau, tout s’est allumé en moi. J'ai pensé : « Je dois faire ça ! » Mon esprit est devenu absorbé par l'idée de créer une vague comparable à celles que l’on trouve dans la nature. »

Quels ont été les défis à relever pour créer une vague artificielle capable de concurrencer n'importe quelle vague océanique ?
KS : « Au regard des informations dont nous disposions alors, notre plus grand défi a été de développer notre propre approche scientifique. Cela a nécessité l’embauche d’une équipe « first class » de scientifiques et d’ingénieurs spécialisés dans la dynamique des fluides. Il n'y avait aucune base de connaissances sur laquelle nous pouvions nous appuyer. Nous avons donc dû créer la notre. Nous avons construit un laboratoire de recherches pour créer cette vague très performante. »

« Nous avons modelé le fond du bassin pour créer la vague que j'avais imaginée »

Comment la KS Wave fonctionne-t-elle ?
KS : « Nous utilisons quelque chose de semblable à une aile d’avion : un hydrofoil. Quand il se déplace dans l'eau, il produit une houle semblable à celle dans l'océan. Nous avons combiné ce mouvement avec notre propre formule scientifique et avons modelé le fond du bassin pour créer la vague que j'avais imaginée. C'est tout ce que je peux dire actuellement. Mais il y a des variations infinies si vous appliquez notre science de la bonne façon. »

Comment Kelly Slater s’est-il personnellement impliqué dans le projet ?
KS : « C’est un projet passionnant pour moi. J’ai voulu être impliqué dans le processus entier. J'ai eu de la chance d’avoir une équipe qui a les mêmes espérances sur cette vague. Le groupe entier a compris la vision d'avoir une vague haut de gamme, même si elle est au-dessus du niveau de certains surfers. Nous avons voulu faire une telle vague pour être vraiment à un niveau différent de ce qui existait avant nous. D’autant plus que nous pouvons toujours réduire (la qualité de la vague) pour la rendre plus facile. Je suis vraiment fier du travail de notre équipe. »

« C'est puissant avec beaucoup de vitesse »

Sa réaction en voyant déferler la première vague ?
KS : « J’avais appris que la vague fonctionnait alors que j'étais à Fidji. Mon équipe sur le terrain me communiquait ce qui se passait durant le test initial. Je savais que c'était bon et j'avais des difficultés à ne pas en parler à tout le monde. Après une semaine de négociations téléphoniques sur les photos et les extraits du film, je suis arrivé la nuit avant ma première vague, et j’ai eu du mal à dormir. Il faisait si froid que le bassin dégageait de la vapeur d'eau le matin. Il n'y avait pas un souffle de vent. Voir quelque chose sur lequel vous avez travaillé, et avez rêvé pendant tant d'années, devenir une réalité devant vos yeux est vraiment difficile à décrire. »

Existe-t-il des différences entre une vague naturelle et la KS Wave quand on la surfe ?
KS : « Il y a des différences sur les courbes naturelles, et les imperfections de l'environnement dans l'océan. Avec notre vague, l'énergie est là : c'est puissant avec beaucoup de vitesse. Mais il y a toujours quelques choses à comprendre quand vous y surfez. C’est en ce sens semblable au déchiffrement d'une vague océanique. »

« S'entraîner, faire des tests de planches; un potentiel pour les Jeux Olympiques »

Qu’est-ce que la vague de Kelly Slater va-t-elle apporter ?
KS : « Vous pourrez évidemment vous entraîner pour des manoeuvres très spécifiques ou faire des tests de planches, de dérives, etc. Il n’y aura pas de précipitation pour prendre la prochaine vague car la suivant passera exactement là où sera passée la précédente. Je sais que les gens craignent que les vagues artificielles changent ou ruinent la culture surf, mais ce n’est pas fait pour remplacer quoi que ce soit. Comme je l’ai toujours dit, c’est un supplément au surf dans l'océan, quelque chose pour le plaisir. Je pense que cela aidera le surf à grandir plus rapidement, comme les skateparks ont permis ont fait progresser le skate. Enfin, le potentiel pour les Jeux Olympiques ne peut être négligé. »

Sera-t-il difficile de retourner surfer dans l’océan après avoir goûté à la KS Wave ?
KS : « J’ai surfé la vague juste avant d’aller à Hawaii et, bien sûr, je voulais avoir de gros barrels à Pipeline, qui est toujours saturé de monde. Je sais, désormais, que je peux avoir mon quota de fun dans une piscine à vagues et être plus détendu quand je suis avec du monde dans l'océan. Cette vague m'a montré combien le surf est une libération pour moi. Nous voulons tous de la place pour nous amuser et prendre quelques bonnes vagues pour nous calmer. Je crois honnêtement que ceci (la KS Wave) pourra rendre les gens plus heureux dans l'océan, sachant qu’ils peuvent aller quelque part pour prendre des tubes sans personne autour d’eux. Je pense à mes amis qui vivent à Santa Barbara, où la houle est bloquée par les Channel Islands, ou en Floride, où ils attendent des vagues tout l'été. Vous imaginez-vous le plaisir qu’ils auraient sur cette vague pendant leur temps mort ? Je pense aussi que (la vague artificiel) augmente en réalité le désir de voyager plus pour trouver de nouvelles vagues et des expériences différentes. Le but ultime du surf tient dans les expériences que nous avons. Avoir cette vague disponible en permanence m’excite énormément car je sais que je peux avoir le plaisir de surfer n'importe quand. Mais découvrir le monde par le surf est quelque chose qui ne peut pas être remplacé.

 

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Dernière modification le : 29 janvier 2016
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