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Edouard Delpero : « Je sais que je peux être champion du monde »

Edouard Delpero : « Je sais que je peux être champion du monde »  © FFsurf

Triple champion d'Europe de longboard (2011 à 2015) et, surtout, champion du monde de longboard par équipes avec son frère Antoine lors des Mondiaux 2013, Edouard Delpero se livre à quelques heures de son entrée en lice sur les Mondiaux de Biarritz sur lesquels il a une grande ambition.


Avoir des championnats du monde à la maison, ça rassure ou ça met la pression ?
Pas de pression. Je suis hyper content que la France organise ces Mondiaux et qu'on y participe. On n'avait pas pu y aller l'an dernier. Je suis aussi très heureux d'être en équipe de France avec mon frère (Antoine). Depuis le Pérou, on n'avait pas eu la chance de se retrouver en équipe, ni de défendre notre titre mondial de 2013. Les Mondiaux à domicile, c'est moins d'énergie dépensée à voyager, à découvrir un autre environnement. On connaît l'endroit. C'est la première fois qu'on va avoir autant de soutien sur la plage, on est tout seul d'habitude. Là, la famille va être derrière nous, ça ne m'est jamais arrivé, et ça va être dingue. Il va y avoir une grosse émulation, le public va nous pousser, j'en suis certain.

Il s'agit de tes deuxièmes Mondiaux avec l'équipe de France, avec laquelle tu as aussi participé à un Euro (2015). Parles-nous de cette ambiance particulière et de ce groupe France…
On est là pour l'équipe avant tout. On est une grande nation du longboard, donc quand on se déplace sur le circuit professionnel, on est plusieurs Français et tous très attentionnés les uns pour les autres. On reste soudés, ensemble. L'équipe de France c'est tout ça et davantage encore. On vise le titre mondial. Donc, chaque place, chaque point va compter. Il y a une grosse émulation, beaucoup d'énergie envoyée aux coéquipiers. A l'inverse d'une compétition pro, on vit tous ensemble avant et pendant la compétition, les surfeurs et le staff réunis. On est ensemble du matin au soir.

A t'entendre, et si tu pouvais choisir, prendrais-tu le titre individuel ou celui par équipes ?
Par contre, et cette fois, je prends le titre individuel. Parce que je ne l'ai jamais eu tout simplement. Le titre par équipes, je l'ai eu en 2013 où j'avais fait 5e. Je me suis régalé d'être champion du monde des nations avec l'équipe de France. C'était dingue. On avait aussi gagné le titre par relais. Antoine avait gagné, j'avais partagé des moments très forts avec lui. Je m'étais arrêté aux portes de la finale. Du coup, j'aimerais bien aller jusqu'au bout cette fois-ci.

La France peut-elle remporter un second titre mondial après celui de 2013 ?
Oui ! On a une équipe pour gagner ! Ça va se jouer entre les Etats-Unis, le Brésil et nous. Voilà mon tiercé. Ce qui peut faire la différence pour nous est que l'on forme une vraie équipe. On est tous là pour les autres. On va s'aider, se soutenir, se parler. On va avoir le soutien du public. Après, il y a le critère chance que personne ne peut maîtriser. C'est dur à admettre mais c'est la vérité. Si tu n'as pas la bonne vague, tu ne peux pas gagner. Et enfin, on a deux filles très fortes avec nous qui vont nous amener beaucoup de points elles aussi.

Toi et ton frère partager des moments uniques en équipe de France. Quelle est votre relation ?
On se pousse vers le haut. On fait la part des choses en compétition puisqu'on s'affronte. Mais on se porte l'un l'autre. On a envie de se surpasser et que l'autre élève son niveau aussi. Partager la vie en équipe de France, c'est génial. On fait beaucoup de compétitions ensemble mais en équipe de France c'est autre chose. Ça devrait être notre dernière fois ensemble, c'est top qu'Antoine ait accepté de faire ces championnats ici. Je suis trop heureux. Il aurait pu refuser mais je lui ai dit : « tu ne peux pas ne pas les faire, on est à la maison ». Notre relation est forte. Antoine, c'est la personne sur laquelle je me base le plus. L'avoir avec moi sur cette compétition, c'est primordial. Et pour les autres aussi. Il est champion du monde en 2009, il y a 10 ans. C'est notre modèle à tous dans cette équipe.

Justement, te voyais-tu marcher sur ses traces il y a 10 ans quand il remporte le premier de ses deux titres mondiaux (2009 et 2013) ?
Je ne me suis jamais projeté de cette façon. J'ai toujours fait les compétitions en essayant de donner le meilleur de moi même. Je fais un quart de finale sur le tour pro en 2012, je fais 5e aux Mondiaux ISA de 2013. Mais j'ai su que je pouvais être champion du monde il y a deux ans, quand je l'ai quasiment été. Je termine n.1 mondial du tour professionnel ex-aequo avec l'Américain Taylor Jensen (une série supplémentaire remportée par Jensen sur la dernière épreuve à Taïwan a été disputée pour départager les deux surfers, ndlr). J'ai été champion du monde pendant une demi-heure (rires). Depuis des années, je me disais c'est possible, mais tant que je n'avais pas été aussi proche, je ne pouvais pas savoir que j'avais vraiment les moyens de l'être. Le déclic, c'est fin 2017 sur cette compétition à Taïwan. Je sais depuis ce moment que je peux être champion du monde.

Comment se produit ce déclic ?
D'une approche différente de la compétition. Un détachement sur l'issue finale. Je gère beaucoup mieux la pression. Ce n'est pas prétentieux, c'est une évidence. Quand tu es moins mature, tu t'enflammes dès que tu atteins les phases finales. En 2012, j'avais pris une pression énorme quand je m'étais hissé en quarts de finale. J'avais vu la coupe de champion du monde en arrivant le matin. Je m'étais dis : on est 8 encore, et ce soir il n'y en aura qu'un qui va la soulever.

Vous faites partie des favoris avec Antoine mais il y a quand même du très beau monde sur ces Mondiaux…
C'est sûr ! Il y a de sérieux clients, à commencer par les finalistes de l'an dernier. Kai Sallas(USA), Picolo Clemente (Pérou), Phil Raizman (Brésil)… Ni Taylor Jensen (USA), ni Steven Sawyer (AfSud) ne sont là, mais le niveau est sacrément relevé. Notre avantage est définitivement la connaissance du spot. On connaît la Côte des Basques par coeur. Même si on n'aura malheureusement pas de grosses vagues cette semaine. Le top aurait été d'avoir une grosse houle car on a tous nos repères ici, et ça c'est un avantage incomparable. Dans de petites vagues, ça va être plus ouvert.

 

 

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