La France championne du monde de stand up paddle aux Sables d'Olonne

- Avec trois victoires sur les trois dernières courses de la semaine, l'équipe de France a remporté la 10e édition des championnats du monde de stand up paddle, ce dimanche aux Sables d'Olonne (Vendée).
- Mélanie Lafenêtre et Noïc Garioud, tous deux vainqueurs des sprints (200m), remportent leur premier titre de champion du monde ISA.
- Le relais mixte français, tenant du titre, est lui aussi champion du monde avec Julen Marticorena, mélanie Lafenêtre, Elise Daudignon et Clément Colmas.
- Avec cette troisième victoire consécutive, les Français égalent le record des Australiens. Ils défendront leur titre l'an prochain à Copenhague, au Danemark.
Ils l'ont fait ! Grands favoris à leur propre succession après les succès de 2019 (Salvador) et de 2022 (Porto Rico), les Français avaient les armes et l'équipe de rêve pour aller chercher un troisième titre mondial consécutif que seule l'Australie avait réalisé par deux fois (2012-2014 et 2016-2018).
Vexés d'avoir vu les Espagnols les doubler au classement général au 6e des 7 jours de compétition, les Français ont tout renversé ce dimanche. Trois courses, trois victoires pour les Bleus qui ont fait sauter la banque. Sous un magnifique soleil et devant un large public, l'équipe de France de stand up paddle a définitivement prouvé qu'elle était la nation numéro un. Qu'elle avait des athlètes hors norme avec Mélanie Lafenêtre, Julen Marticorena, Titouan Puyo, Benoit Carpentier, Justine Dupont (enceinte de 5 mois !) ou encore les frères Noïc et Vaïc Garioud. Mais aussi une équipe en or, capable de renverser des montagnes, d'aller gagner ensemble. L'exemple parfait est le relais mixte qui a fait exploser le chrono et les adversaires pour un feu d'artifice final aux couleurs bleu, blanc, rouge.
Mélanie Lafenêtre voulait enfin une victoire après avoir collectionné des médailles d'argent et de bronze. Après une nouvelle déception sur la technical race vendredi et une autre médaille d'argent. Elle voulait gagner, enfin, ici, en France. Elle le voulait pour elle, pour tous ses coéquipiers aussi. Cinquième des sprints l'an dernier, elle avait une revanche sur tout ça. Au repos hier sur la longue distance, le plan était parfait pour qu'elle puisse devenir championne du monde.
Concentrée comme jamais, visage fermé sur la ligne de départ. Prête à mordre dans cet or qui lui échappe depuis des années. Après s'être échauffée en quarts, deuxième derrière la Danoise Caroline Küntzel, puis avoir dominé Rivera en demis. Favorite car à la maison mais méfiante avec la longiligne sud-africaine Tarryn King, championne du monde de la spécialité en 2018, et la menace portoricaine Maricarmen Rivera, en bronze l'an passé. Son départ n'était pas le meilleur et la Varoise entrait dans l'eau la dernière avec près de 10m de retard sur Rivera. La Portoricaine prenait le large mais Lafenêtre revenait très fort. Au virage, son atout n.1, la Française sortait juste derrière Rivera, qu'elle rattrapait dans les derniers mètres. Planche à planche sur une petite vague qui les propulsait sur la plage, Lafenêtre sautait sur le sable alors que la Portoricaine chutait dans l'eau. La Méditerranéenne n'avait plus qu'à sprinter du mieux possible pour couper la ligne d'arrivée et sauter par-dessus les barrières pour retrouver ses coéquipiers. Championne du monde ! Enfin.
Mélanie Lafenêtre décroche son premier titre mondial en s'imposant en finale des sprints.
A peine le temps de souffler que les finalistes messieurs étaient appelés sur la ligne. Impressionnant de puissance en 8es, quarts et demi-finale, Noïc Garioud avait lui aussi le masque. Celui d'une concentration extrême, d'un feu intérieur. Le Calédonien, vice-champion du monde de la course technique vendredi et "seulement" 5e de la longue distance hier, était en mission pour décrocher, comme Lafenêtre, la première médaille d'or mondiale individuelle de sa carrière. Deuxième, décidément, des sprints l'an dernier, le jeune homme n'avait qu'un métal en tête. La rage au ventre, le regard fixé sur cette bouée s'agitant à 200m, Garioud s'élançait, poussé par toute son équipe et le nombreux public français sur la plage. Dernier à mettre en route après une course à pied moyenne, le Calédonien passait en un éclair la multiplié. La fusée Garioud filait droit à un rythme incroyable pour virer en tête à la bouée, effectuer un virage de dos parfait, et repartir seul devant avec environ 15 mètres d'avance sur la planche de l'Italien Claudio Nika, champion du monde des sprints en 2019. Il était déjà sur la plage que le Transalpin ramait encore. Un rapide coup d'œil en arrière et Garioud ralentissait la foulée, levait le poing et tombait dans les bras de ses coéquipiers, et de son jeune frère, Vaïc, champion du monde junior vendredi.
Toujours placé jamais gagnant, Noïc Garioud remporte la finale des sprint et devient enfin champion du monde ISA.
A ce stade de la compétition, et avant la 15e et dernière épreuve des Mondiaux 2023, la France venait de repasser devant l'Espagne. En tête la veille au soir après une démonstration sur la longue distance, ceux-ci venaient de se louper sur les sprints. Notamment Duna Gordillo, éliminée à la surprise générale en quarts de finale, et Aaron Sanchez, quatrième de la finale messieurs. Dès lors, avec 500 points d'avance et beaucoup moins de pression, les Français pouvaient totalement se libérer pour la finale du relais. Champions du monde en titre de la spécialité, les Bleus pouvaient même se permettre un faux-pas mais, assurément, personne n'avait envie de rater la fête.
Suivi par des centaines de spectateurs massés sur la plage et même dans l'eau, le relais débutait par un faux-départ… du chronomètre (!) Alors que Julen Marticorena était parti comme une balle et disposait de 20m d'avance, la course était neutralisée. Comme une envie de sortir le carton rouge pour cette mauvaise farce mais le principal était ailleurs. Se remobiliser, évacuer la frustration, récupérer, et repartir. Bis repetita pour le Français qui prenait la pole, mais avec l'Espagnol David Buil dans son sillage cette fois. Il parvenait néanmoins à le distancer en surfant une petite vague et pouvait taper dans la main de Mélanie Lafenêtre avec 10 secondes d'avance. La toute nouvelle championne du monde des sprints filait droit, prenait son temps dans le virage de face à la bouée, pour accélérer sur le retour. En état de grâce, elle trouvait elle aussi une vague microscopique qui la propulsait sur le sable. L'avance des Français montait maintenant à 15 secondes quand Elise Daudignon s'élançait. Au virage, la Landaise disposait de 20 secondes sur l'Espagnole Judith Verges qu'elle parvenait à maintenir pour libérer le dernier relayeur Clément Colmas. Le Calédonien, qui avait attendu toute la semaine cette course, mettait tout son cœur pour filer aussi vite que possible vers la bouée du large. Un coup d'œil à la meute pour voir l'Italien Claudio Nika désormais deuxième devant le Japonais Shuri Araki. Un dernier virage, une ligne droite à la rame, 50m à pied sur le sable et l'arrivée les bras levés. Ivres de joie, les Tricolores entonnaient la Marseillaise sur la plage, reprise à l'unisson par le public vendéen.
Plus tard, c'est toute l'équipe qui pouvait soulever le trophée de champions du monde sur la scène de la Grande Plage des Sables d'Olonne. Qu'elle remettra en jeu dans un an au Danemark.

LES RÉSULTATS DU JOUR
SPRINTS DAMES
Finale
1. Melanie LAFENETRE (France) en 1:25:21 *** Championne du monde ***
2. Maricarmen RIVERA (Porto Rico) 1:25:67
3. Tarryn KING (Afrique du Sud) 1:30:55
4. Cecilia PAMPINELLA (Italie) 1:31:22
Demi-finales
Série 1
1. Tarryn KING (Afrique du Sud)
2. Cecilia PAMPINELLA (Italie)
3. Caroline KÜNTZEL (Danemark)
4. Csillag-Virag KOCSIS (Hongrie)
Série 2
1. Melanie LAFENETRE (France)
2. Maricarmen RIVERA (Porto Rico)
3. Anna TSCHIRKY (Suisse)
4. Paula RODRIGUES (Brésil)
SPRINTS MESSIEURS
Finale
1. Noïc GARIOUD (France) 1:15:36 *** Champion du monde ***
2. Claudio NIKA (Italie) 1:17:06
3. Ollie HOUGHTON (Nouvelle-Zélande) 1:18:73
4. Aaron SANCHEZ (Espagne) 1:55:45
Demi-finales
Série 1
1. Noic GARIOUD (France)
2. Claudio NIKA (Italie)
3. David LEÃO (Brésil)
4. Johnny HAGAN (Australie)
Série 2
1. Ollie HOUGHTON (Nouvelle-Zélande)
2. Aaron SANCHEZ (Espagne)
3. Christian ANDERSEN (Danemark)
4. Itzel DELGADO (Pérou)
RELAIS
Finale
1. France *** Champion du monde ***
(Julen Marticorena, Mélanie Lafenêtre, Elise Daudignon, Clément Colmas)
2. Italie
3. Japon
4. Espagne
5. Grande Bretagne
6. Porto Rico
7. Argentine
8. Brésil
9. Etats-Unis
10. Allemagne
LES RÉACTIONS
Mélanie Lafenêtre, championne du monde sprints

Noic Garioud, champion du monde sprints

Clément Colmas, champion du monde du relais

Julen Marticorena, champion du monde du relais

LE PALMARÈS 2023
Course technique SUP hommes : Shuri ARAKI (Japon)
Course technique SUP femmes : Esperanza BARRERAS (Espagne)
Course technique SUP garçons -18 ans : Vaic GARIOUD (France)
Course technique SUP filles -18 ans : Cecilia PAMPINELLA (Italie)
Course technique de paddleboard hommes : Julen MARTICORENA (France)
Course technique de paddleboard femmes : Judit VERGES (Espagne)
Longue distance SUP hommes : Shuri ARAKI (Japon)
Longue distance SUP femmes : Esperanza BARRERAS (Espagne)
Longue distance prone paddleboard hommes : David BUIL (Espagne)
Longue distance prone paddleboard femmes : Yurika HORIBE (Japon)
Sprint SUP hommes : Noïc GARIOUD (France)
Sprint SUP femmes : Mélanie LAFENETRE (France)
Course de relais : FRANCE
SUP Surfing hommes : Max Torres (Porto Rico)
SUP Surfing femmes : Lucia Cosoleto (Argentine)
Classement par équipes : FRANCE
Elise Daudignon, Mélanie Lafenêtre, Clément Colmas et Julen Marticorena ont dominé le relais mixte.
Sup sprints Messieurs
1. Noïc Garioud
Sup Sprint Dames
1. Mélanie Lafenêtre
Course Technique Prone Paddleboard Messieurs
1. Julen Marticorena
Course Technique Sup Juniors
1. Vaic Garioud
Relais mixte
1. Julen Marticorena, Mélanie Lafenêtre, Elise Daudignon, Clément Colmas
Longue Distance Sup Messieurs
2. Titouan Puyo
5. Noic Garioud
Course Technique Sup Messieurs
2. Noic Garioud
4. Titouan Puyo
Course Technique Sup Dames
2. Melanie Lafenetre
6. Iona Rivet
Longue Distance Prone Paddleboard Messieurs
3. Julen Marticorena
Sup Surfing Messieurs
3. Benoit Carpentier
7. Gabriel Bachelet
Sup Surfing Dames
4. Justine Dupont
6. Camille Dubrana
Longue Distance Prone Paddleboard Dames
5. Elise Daudignon
Course Technique Prone Paddleboard Dames
6. Elise Daudignon
Longue Distance Sup Dames
7. Anais Guyomarch
8. Iona Rivet
Course Technique Sup Juniors Filles
9. Julia Risso
LES MÉDAILLÉS FRANÇAIS
Mélanie Lafenêtre : 2 médailles d'or et 1 médaille d'argent
Julen Marticorena : 2 médailles d'or et 1 médaille de bronze
Noïc Garioud : 1 médaille d'or et 1 médaille d'argent
Vaïc Garioud : 1 médaille d'or
Clément Colmas : 1 médaille d'or
Elise Daudignon : 1 médaille d'or
Titouan Puyo : 1 médaille d'argent et 1 médaille de cuivre
Benoit Carpentier : 1 médaille de bronze
Justine Dupont : 1 médaille de cuivre

CLASSEMENT GÉNÉRAL DES NATIONS
1. France 15,487 pts
2. Espagne 14,636 pts
3. Japon 13,191 pts
4. Italie 11,651 pts
5. Porto Rico
6. Grande Bretagne
7. Brésil
8. Etats-Unis
9. Argentine
10. Allemagne
11. République tchèque
12. Australie
13. Canada
14. Afrique du Sud
15. Pays-Bas
16. Danemark
17. Nouvelle-Zélande
18. Suisse
19. Iran
20. Pérou
L'EQUIPE DE FRANCE
SUP surfing
Messieurs
Benoit Carpentier (27 ans, Bretagne, Minou surf club)
Gabriel Bachelet (26 ans, Nouvelle Aquitaine, Lou Surfou Seignosse surf club)
Dames
Justine Dupont (32 ans, Nouvelle Aquitaine, Lou Surfou Seignosse surf club)
Camille Dubrana (26 ans, Bretagne, Minou surf club)
SUP race - Longue distance, Technical Race et Sprint
Messieurs
Titouan Puyo (32 ans, Nouvelle Calédonie, Big Bananas surf club)
Noïc Garioud (21 ans, Nouvelle Calédonie,Big Bananas surf club)
Clément Colmas (22 ans, Nouvelle Calédonie, ASPTT Nouméa)
Dames
Mélanie Lafenêtre (23 ans, PACA, La Cigale surf club)
Iona Rivet (24 ans, Bretagne, Stand Up 29)
Anaïs Guyomarch (21 ans, Bretagne, Crozon Waterman Club)
Junior
Vaïc Garioud (17 ans, Nouvelle Calédonie, Big Bananas surf club)
Junior fille
Julia Risso (13 ans, PACA, La Cigale surf club)
Prone paddle board
Messieurs
Julen Marticorena (24 ans, Nouvelle-Aquitaine, Biarritz Association surf clubs)
Dames
Elise Daudignon (18 ans, Nouvelle Aquitaine, Les Fils de Baines)
Staff
Serge Lougarot : team manager/coach/CTN
Mathieu Carpentier : coach/CTN
Vincent Verhoeven : coach
LES MONDIAUX ISA EN BREF
Les ISA World StandUp Paddle & Paddleboard Championship sont le premier et le seul championnat du monde pour les disciplines du SUP Race et SUP Surfing, couronnant des champions du monde depuis 2012. La première édition a eu lieu au Pérou. Il n'y a pas eu d'édition en 2020 et 2021 (Covid). 30 pays ont participé à l'édition 2023. L'Australie détient le record de médailles d'or par équipe avec 6 victoires en 8 éditions de l'épreuve.
PALMARES DES NATIONS DEPUIS 2012
2012, au Pérou : Australie (France 8e)
2013, au Pérou : Australie (France 6e)
2014, au Nicaragua : Australie (France 5e)
2015, au Mexique : Etats-Unis (France 11e)
2016, aux Fidji : Australie (France France 2e)
2017, au Danemark : Australie (France 2e)
2018, en Chine : Australie (France 3e)
2019, au Salvador : France
2022, à Porto Rico : France
2023, en France : France
Mélanie Lafenêtre et Noïc Garioud sur le toit du monde des sprints ce dimanche en Vendée.