Objectif JO pour l'équipe de France aux Mondiaux du Salvador

Troisième nation mondiale en 2022, la France revient au Salvador où elle a été championne du monde en 2021. L'objectif des Bleus est de rester sur le podium des ISA World Surfing Games, compétition qui sera particulièrement relevée cette année avec les meilleurs mondiaux mais aussi 62 nations engagés, un record. Mais la France veut avant tout décrocher les deux quotas continentaux par genre mis en jeu sur l'avant-dernier rendez-vous de qualifications avant Paris-2024.  Les finales sont programmées le 7 juin.


Côté tricolore : Johanne Defay est déjà qualifiée pour les Jeux Olympiques, et ils sont donc cinq Français en mission en Amérique latine. Pauline Ado, qui avait décroché son ticket pour Tokyo ici même en 2021 ; Vahiné Fierro, à la recherche de sa place pour faire les Jeux chez elle à Tahiti ; Joan Duru, champion du monde au Salvador voici deux ans ; Maxime Huscenot, qui revient en Bleus après une parenthèse de 10 ans ; et Kauli Vaast, qui honore sa première sélection en équipe de France.
Huit quotas seront attribués sur les Mondiaux cette année au Salvador. Un par genre et par continent, exceptées les Amériques qui ont leur propre compétition qualificative fin octobre au Chili. Ainsi, deux Français au mieux, un homme et une femme, peuvent espérer repartir du petit pays d'Amérique centrale avec leur place pour Paris-2024. Il leur faudra pour cela se classer devant tous les autres compétiteurs européens, qui sont légions. En 2019 au Japon, les deux billets olympiques sur les Mondiaux de qualifications continentales, étaient revenus au Portugais Frederico Morais et à l'Israëlienne Anat Lelior.

Vahiné Fierro sur la vague de la Bocana.

Fierro veut sa revanche
« Il y a deux ans, certains surfeurs du CT avaient préféré de ne pas jouer cette compétition avec le contexte Covid. Cette fois, les places vont êtres très chères, confie Pauline Ado, recordman des sélections tricolores (17) et vice-championne du monde ISA en titre. Il y a tellement de monde sur cette compétition. C'est très dense. Il faut s'attendre à tout. Prendre les journées les unes après les autres. » Après avoir flirter avec une place pour les JO en 2021, Vahiné Fierro veut cette fois « prendre (ma) revanche » sur le sort. La Tahitienne avoue ne pas se mettre la pression contrairement aux éditions précédentes : « Je veux avant tout apprécier le moment et être heureuse. Sur les Mondiaux précédents, j'ai connu trop de stress. Je vais me concentrer sur ce que je sais faire. Garder les choses simples. Bien surfer. Etre intelligente et j'espère que ça passera pour finir première européenne. »
Très à l'aise sur les vagues puissantes du Salvador qui l'avaient consacré en 2021, Joan Duru a lui aussi les Jeux en tête. « Cette vague que j'apprécie et ce lieu qui me réussit, me laissent penser que c'est le moment idéal pour me qualifier pour les JO », reconnaît le Landais qui se veut toutefois prudent. « Je vais oublier que que j'ai gagné ici il y a deux ans, c'est une autre compétition qui débute. » Après cinq mois de rêve dans le CT et la possibilité de décrocher sa place olympique via le circuit professionnel de la WSL, Maxime Huscenot est redevenu un surfeur des Challenger Series mais a emmagasiné une expérience incroyable qui fait de lui un compétiteur redoutable. « Même si j'ai des regrets de ne pas avoir passé le cut sur le CT, j'espère que mes six mois sur le world tour vont me servir, déclare le Réunionnais. Cette compétition est un objectif et je suis content d'avoir la possibilité de pouvoir décrocher ma place pour les JO. »

Kauli Vaast à l'entraînement ces derniers jours au Salvador.

Vaast a "faim"
Quant au petit nouveau tricolore, Kauli Vaast a tout pour frapper un grand coup au Salvador. Son surf engagé et puissant a impressionné lors des derniers jours d'entraînement. Finaliste du Tahiti Pro 2022, Vaast est programmé pour aller chercher sa place pour les Jeux à Teahupo'o. Mais rien n'est encore joué et le jeune homme sait trop bien d'où il arrive pour tomber dans l'excès de confiance. Je ne pensais pas pouvoir être en équipe de France. J'ai quand même prouvé avec finale à Teahupo'o et victoire au Maroc en début d'année. « Je suis déjà très content d'avoir gagné ma place en équipe de France. Je suis concentré. J'ai envie, j'ai faim, lance-t-il. Je sais quels sont mes objectifs. Je vais tout donner pour décrocher ce ticket pour les JO chez moi à Tahiti. »
Seule Française déjà qualifiée car pensionnaire du CT 2023, Johanne Defay profite de sa sélection pour retrouver du temps en compétition après une blessure et une opération qui l'ont éloignée du tour pro pendant plusieurs mois. « Mon objectif au Salvador est de retrouver le rythme, j'en ai besoin, confie-t-elle. Je l'aborde donc comme une étape importante de ma saison. Je sais qu'il y a potentiellement beaucoup de séries à passer sur les Mondiaux ISA. Je suis motivée. Et je suis aussi là pour l'équipe de France et pour soutenir les autres qui, eux, vont aller chercher une place. »

Joan Duru a remporté le titre mondial sur la vague de la Bocaña en 2021.

Quatre continents concernés par les qualifications olympiques
Avec une surreprésentation dans l'élite du surf pro, les Etats-Unis, le Brésil et l'Australie, les trois nations stars du CT, ne joueront pas la qualification olympique pour leurs athlètes mais le titre mondial. Et si, comme le Brésil 2019, l'envie de briller sur les ISA les titillent, on peut s'attendre à du grand spectacle.
Sauf accident, la Nouvelle-Zélande repartira du Salvador avec deux tickets olympiques. Les Australiens auront en effet leurs 4 billets via le CT et on ne voit pas qui d'autres pourrait perturber la hiérarchie du surf dans cette zone du monde.
Il y aura par contre, et enfin, une très rosse pression pour les surfeurs européens, africains et asiatiques. Mais il faudra toutefois, voire certainement, attendre la fin de la saison régulière du CT, pour connaître le nom des qualifiés définitifs pour les Jeux Olympiques. Imaginons par exemple que le Sud-Africain Jordy Smith termine meilleur surfeur du continent Afrique au Salvador devant le Marocain Ramzi Boukhiam. Ce dernier devra attendre l'éventuelle qualification de Smith via le CT après la dernière étape en juillet à J-Bay (le monde est bien fait) pour sauter au plafond comme en 2019 à Miyazaki.

L'ÉQUIPE DE FRANCE
Messieurs
Maxime Huscenot (31 ans, Radical Surf Club)
Kauli Vaast (21 ans, Vieux Boucau Surf Club)
Joan Duru (34 ans, Hossegor Surf Club)
Dames
Johanne Defay (29 ans, St Leu Surf Club)
Vahiné Fierro (23 ans, Hossegor Surf Club)
Pauline Ado (32 ans, Anglet Surf Club)
Staff
Stéphane Corbinien (directeur de la performance)
Frédéric Robin (coach)
Hira Teriinatoofa (coach)
Jeremy Flores (consultant)
Simon Paillard (préparation physique et mentale)
Hugo Palmarini (logistique)
Thibault Paraillous (kiné)
Thierry Durantel (médecin)
Jacques Lajuncomme (président de la FFSurf)

Kauli Vaast et Johanne Defay ont participé à la cérémonie d'ouverture des Mondiaux la nuit dernière au Salvador. (Photo FFSurf / We Creative)

LE PROGRAMME DU JOUR - Mercredi 31 mai
(en heures françaises)
1er tour
18h40 : Joan Duru (série 9) - spot La Bocaña
18h40 : Vahiné Fierro (série 9) - spot Sunzal
21h20 : Pauline Ado (série 17) - spot Sunzal

Toutes les séries ici : https://bit.ly/3qmBAq9

LIVE
La compétition est à suivre en direct sur isasurf.org

LE FORMAT DES WORLD SURFING GAMES
Chaque sélection nationale compte 6 athlètes : 3 messieurs et 3 dames. Le format est de 4 surfeurs par série. Le système de double élimination est appliqué sur tous les tours jusqu’à la finale. Il faut donc « perdre » deux fois pour être définitivement éliminé. Le classement final des nations, et cette fois des catégories par genre, est établi grâce aux points que les surfeurs acquièrent selon leur classement individuel (1000 pts pour la première place, 860 pour la deuxième place, etc…).

LES QUALIFIÉS CONTINENTAUX EN 2019
Europe : Anat Lelior (Israël) et Frederico Morais (Portugal)
Afrique : Bianca Buitendag (Afrique du Sud) et Ramzi Boukhiam (Maroc)
Asie : Shun Murakami (Japon) et Shino Matsuda (Japon)
Océanie : Ella Williams (Nouvelle-Zélande) et Billy Stairmand (Nouvelle-Zélande)

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LE PALMARÈS 2022
MESSIEURS
Finale
1. Kanoa Igarashi (Japon) 15.96 pts *** Champion du monde ***
2. Rio Waida (Indonésie) 14.04 pts
3. Jackson Baker (Australie) 11.67 pts
4. Guilherme Fonseca (Portugal) 9.36 pts
DAMES
Finale
1. Kirra Pinkerton (Etats-Unis) 13.63 pts *** Championne du monde ***
2. Pauline Ado (France) 13.00 pts
3. Sally Fitzgibbons (Australie) 11.60 pts
4. Daniella Rosas (Pérou) 9.20 pts
RELAIS
1. France *** Championne du monde ***
2. Etats-Unis
3. Argentine
4. Portugal
CLASSEMENT DES NATIONS
1. Etats-Unis 3435 pts *** Champions du monde ***
2. Australie 3250 pts
3. France 2988 pts
4. Portugal 2928 pts
5. Japon 2855 pts
CLASSEMENT DES NATIONS PAR GENRE
Messieurs
1. Japon 1835 pts *** 1 ticket pour Paris-2024 ***
2. Etats-Unis 1555 pts
3. Indonésie 1532 pts
4. Brésil 1450 pts
5. Australie 1435 pts
…
7. France 1253 pts
Dames
1. Etats-Unis 1880 pts *** 1 ticket pour Paris-2024 ***
2. Australie 1815 pts
3. France 1735 pts
4. Portugal 1538 pts
5. Canada 1280 pts

LES 10 DERNIERS CHAMPIONS DU MONDE NATIONS
2022 : Etats-Unis
2021 : France
2019 : Brésil
2018 : Japon
2017 : France
2016 : Pérou
2015 : Costa Rica
2014 : Pérou
2013 : Afrique du Sud
2011 : Australie
MESSIEURS
2022 : Kanoa Igarashi (Japon)
2021 : Joan Duru (France)
2019 : Italo Ferreira (Brésil)
2018 : Santiago Muniz (Argentine)
2017 : Johny Corzo (Mexique)
2016 : Leandro Usina (Argentine)
2015 : Noe Mar McGonagle (Costa Rica)
2014 : Leandro Usina (Argentine)
2013 : Shaun Joubert (Afrique du Sud)
2011 : Santiago Muniz (Brésil)
DAMES
2022 : Kirra Pinkerton (Etats-Unis)
2021 : Sally Fitzgibbons (Australie)
2019 : Sofia Mulanovich (Pérou)
2018 : Sally Fitzgibbons (Australie)
2017 : Pauline Ado (France)
2016 : Tia Blanco (Etats-Unis)
2015 : Tia Blanco (Etats-Unis)
2014 : Anali Gomez (Pérou)
2013 : Dimity Stoyle (Australie)
2011 : Cannelle Bulard (France) 

LES CHAMPIONS DU MONDE FRANÇAIS EN SHORTBOARD OPEN
MESSIEURS
2021 : Joan Duru
2010 : Hira Teriinatoofa
2009 : Jérémy Florès
2004 : Hira Teriinatoofa
1990 : Heifara Tahutini
DAMES
2017 : Pauline Ado
2011 : Cannelle Bulard 

La France aux mondiaux ISA de shortboard
La France, justement, a remporté deux fois le titre mondial des nations : en 2017 à Biarritz et en 2021 au Salvador. Six Français ont remporté le titre mondial individuel Open : Heifara Tahutini (1990), Hira Teriinatoofa (2004 et 2010), Jérémy Florès (2009), Cannelle Bulard (2011), Pauline Ado (2017) et Joan Duru (2021). Tahutini et Teriinatoofa représentaient l'équipe de Tahiti quand ils ont gagné. Champions du monde Teriinatoofa et Florès sont aujourd'hui dans le staff de l'équipe de France.